Pas pour rien qu'on a des fraises du Québec en septembre


Édition du 01 Octobre 2016

Pas pour rien qu'on a des fraises du Québec en septembre


Édition du 01 Octobre 2016

[Photo : 123RF/bakerjarvis]]

C'est la plus importante industrie manufacturière du Québec. Qui plus est, elle résiste mieux que les autres au déclin qui frappe le secteur.

L'ensemble de la filière - de la production des intrants à la distribution des produits finis, en passant par l'étape de transformation - emploie un travailleur québécois sur huit.

Il est bien probable que vous ne l'ayez pas reconnue, tellement on la tient pour acquise sans en apprécier l'importance réelle. Il s'agit tout bonnement, de l'industrie qui touche les gens de près : l'agroalimentaire. Celle-ci entend plus que jamais se faire valoir, tant aux yeux des consommateurs qu'à ceux des décideurs politiques.

À la mi-septembre, à La Prairie, au sud-ouest de Montréal, une quinzaine d'entreprises et d'associations ont débattu des grands enjeux communs auxquels elles font face : main-d'oeuvre, innovation, productivité, rentabilité, exportation, concurrence... et reconnaissance.

On y trouvait des représentants tant de l'Union des producteurs agricoles que du Conseil de la transformation alimentaire du Québec, de l'Association des détaillants en alimentation du Québec, de la Coop fédérée, de l'Association des restaurateurs du Québec et d'une dizaine d'autres. Le journal Les Affaires m'y avait délégué pour animer les discussions.

Pas toujours facile de trouver un terrain d'entente entre ces organisations, dont les intérêts peuvent diverger... Sauf qu'un fait demeure : la filière est imposante au Québec, elle innove continuellement - même si on en garde souvent une image folklorique - et elle est appelée à grandir si on sait jouer les bonnes cartes.

C'est ce qu'est venu rappeler d'entrée de jeu, ce jour-là, l'ancien ministre des Finances du Québec et maintenant président de l'Institut du Québec, Raymond Bachand, en compagnie de la directrice de l'organisme, Mia Homsy. Issu d'un partenariat entre HEC Montréal et le Conference Board du Canada, l'Institut réalise des études sur des thèmes d'actualité. Celle qu'il a produite au sujet de l'industrie agroalimentaire s'intitule «Un puissant levier de développement économique pour le Québec». Et les données présentées lors de la rencontre appuient solidement cette assertion.

L'ensemble de la filière procure plus de 500 000 emplois, directs ou indirects. De plus, elle représente environ 10 % du PIB du Québec. Sans compter qu'elle résiste mieux que d'autres à l'érosion des emplois dans le secteur manufacturier. Globalement, ce secteur a vu s'effacer 24 % des emplois qu'il procurait depuis 10 ans. Ceux qui dépendent de la transformation alimentaire n'ont décliné que de 9 %. Mais cette baisse est quand même préoccupante. Heureusement, l'étude de l'Institut du Québec signale qu'une partie des emplois perdus pourrait être récupérée si on parvenait à augmenter de façon durable nos exportations, dont le potentiel est important. L'Asie, notamment, offre de belles possibilités, et la réputation de qualité et de sécurité qui accompagne les produits québécois appuiera certainement toute offensive en ce sens.

Encore faut-il faire sa place parmi la concurrence. Et la seule façon d'y parvenir, c'est d'innover. Avez-vous remarqué ces jours-ci qu'on trouve encore sur les tablettes des épiceries et des supermarchés des fraises et des framboises du Québec ? On a ajusté les modes de production. Ces fruits sont d'excellente qualité, supérieure à celle des petits fruits qui arrivent de la Californie. Dans cet État d'ailleurs, les producteurs ne pourront plus utiliser un certain pesticide interdit au Canada, qui leur permettait de produire davantage à moindre coût que les producteurs québécois.

Les consommateurs d'ici à la recherche de petits fruits à petits prix ne devraient pas être pénalisés, puisque les innovations québécoises aideront aussi à abaisser le prix de revient des produits locaux. Et les discussions de la mi-septembre montrent que l'industrie est sensible à cette nécessité d'un renouveau constant.

C'est vraiment un beau métier que de nourrir le monde !

Pas de péril immédiat pour l'économie

L'inflation point aux États-Unis, et le rythme des hausses de taux d'intérêt y sera plus rapide que prévu. L'inflation frappera également la Grande-Bretagne : le Brexit a entraîné une chute de la livre sterling, et les biens importés coûteront plus cher. Par ailleurs, il n'y a pas de crise de croissance en Chine. Et depuis deux ans, la demande mondiale de pétrole surpasse l'offre, ce qui annonce un redressement prochain des prix du baril, qui toucheront 60 $ US en 2017. Cette hausse profitera au dollar canadien. Mais on ne reverra jamais des sommets à 120 $ US.

Ce ne sont que quelques-uns des thèmes qu'a développés Patrick Artus, économiste en chef de la banque Natixis, qui était une nouvelle fois de passage à Montréal, le 26 septembre.

Analyste réputé pour sa connaissance encyclopédique des marchés financiers, il venait rencontrer les clients institutionnels de Natixis au Québec pour livrer un portrait global de l'économie mondiale. Portrait relativement réconfortant à court et à moyen terme, encore que bien des inconnues subsistent, notamment la situation de l'Europe. Mais il n'y a pas péril immédiat en la demeure. C'est déjà ça.

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