On va éventrer la rue Sainte-Catherine, pourquoi ne pas la réinventer ?

Publié le 11/03/2015 à 21:07, mis à jour le 12/03/2015 à 17:09

On va éventrer la rue Sainte-Catherine, pourquoi ne pas la réinventer ?

Publié le 11/03/2015 à 21:07, mis à jour le 12/03/2015 à 17:09

Il faut à tout prix éviter de faire subir à la rue Sainte-Catherine et aux commerces qui la bordent les misères innfligées àla Main - le boulevard Saint-Laurent -, qui peine encore à se remettre des multiples excavations qui l’ont défigurée à la fin des années 2000. Parce que la Sainte-Catherine, « c’est une vraie merveille, unique parmi tous les quartiers commerciaux dans le monde, elle est le cœur et l’épine dorsale de notre ville, Montréal ». Rien de moins.

C’est le message, pardon, l’appel aux troupes, qu’est venu livrer Stephen Leopold lors d’un événement de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, mardi dernier. Pourquoi ? Parce qu’il reste maintenant à peine un an avant que la rue soit l’objet d’énormes travaux qui vont, à terme, l’éventrer de la rue Atwater (au coin de l’ancien Forum) à la rue Bleury (près de la Place des Arts).

Tout le monde au Québec (enfin, tous ceux qui sont de Montréal ou sont passés à Montréal) connaissent la rue. Elle a connu diverses fortunes, fait briller d’exubérants néons au temps où Montréal rivalisait avec Chicago comme centre des plaisirs, plus ou moins licites, et elle a connu une relative revitalisation au début des années 2000 avec, entre autres, l’arrivée du magasin Simons et des cinémas Paramount au centre-ville. La portion ouest, aux alentours de l’ancien Forum, a cependant sombré malgré le développement de l’Université Concordia. Elle se cherche et vient peut-être de trouver un allié imprévu.

Stephen Leopold n’est pas le dernier venu. Il fait partie d’une grande famille montréalaise qui en est à sa neuvième génération, il était récemment le président de Audacité, cet organisme qui a plaidé pour que le futur pont Champlain soit un figure emblématique pour Montréal, il préside le conseil de l’importante firme de courtage immobilière Immodev… et il est revenu à Montréal après avoir fait beaucoup d’argent à New York et à Washington.

Devant un parterre attentif, il a présenté cinq recommandations.

Un, imitons New York, où les travaux pour creuser de nouveaux tunnels de métro ne gênent pas la circulation même s’ils sont beaucoup plus importants que ce qui attend la Sainte-Catherine.

Deux, assurons-nous de miser sur les meilleurs ingénieurs et directeurs de travaux, sans passe-droit. Il faut que le chantier se déroule le plus rapidement possible, en couvrant éventuellement les tranchées de plaques d’acier pour permettre une circulation piétonnière, voire motorisée.

Trois, multiplions l’éclairage pour que les gens ne craignent pas de s’y aventurer le soir venu. Les lieux doivent être à la fois invitants et sécuritaires, ne serait-ce que pour éviter qu’ils donnent l’impression d’un refuge pour malfaisants parce que moins fréquentés.

Quatre, dans le même esprit, ajoutons plein de caméras de surveillance en le faisant savoir. Cette proposition en en fait sourciller certains – on appréhende toujours la mainmise du Big Brother – mais mieux vaut rassurer le public qui n’a rien à se reprocher, surtout en ces temps où planent les craintes de terrorisme.

Et cinq, demandons aux commerçants de prendre en charge le déneigement et le nettoyage devant leur établissement temporairement durant les travaux. Fardeau supplémentaire ? Tout dépend. Les années passées ont montré l’incapacité de la ville à réagir rapidement et les piétons en ont souffert. S’ils désertent le centre-ville parce que les trottoirs sont impraticables, les coûts réels vont finir par être plus élevés.

Ouf ! C’est déjà un contrat. Mais Stephen Leopold en a profité pour souffler le chaud et le froid quant à la présence des véhicules sur la rue un jour renouvelée.

Pour lui, il importe de jouer au maximum l’électrification des transports en multipliant les bornes de recharge le long des trottoirs pour faire de la Sainte-Catherine un modèle de rue verte, où la lutte à la pollution remplacerait la lutte au trafic. En même temps, il faut songer à chauffer les trottoirs comme on le fait ailleurs, notamment à Oslo, en Norvège. Surtout avec notre électricité propre et abondante.

Mais…

Impensable, selon lui, de la convertir en artère piétonnière. L’exemple navrant de la rue Prince-Arthur, où plein de commerces sont morts ou sont en train d’agoniser à partir d’une intention angélique - bannir les chars -, devrait servir d’alarme. À moins, dit-il, qu’on ne veuille y retrouver que des bars, des restaurants et des kiosques de crème glacée !

La suite ? On verra, pour reprendre ce qui est en train de devenir la nouvelle devise du Québec. Mais le redéploiement de la rue Sainte-Catherine, comme celui de toutes les grandes artères urbaines au Québec, devrait nous faire rêver. Pas nous faire damner. 

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