Mettre fin au pelletage, enjeu clé pour les municipalités


Édition du 30 Mai 2015

Mettre fin au pelletage, enjeu clé pour les municipalités


Édition du 30 Mai 2015

Les municipalités québécoises sont victimes du syndrome de Tintin et le Lotus bleu, et elles voudraient bien s'en débarrasser. De là les multiples démarches entreprises au cours des derniers mois, qui ont culminé lors des assises annuelles de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), qui ont eu lieu du 21 au 23 mai à Montréal.

Vous vous rappelez cet album de Tintin ? Coincé dans une ville chinoise occupée par les Japonais, à la fin des années 1930, le héros parvient à s'échapper alors qu'on cherche à le capturer. Mis au fait de son évasion, le général japonais responsable des troupes d'occupation fulmine. Il engueule un colonel, qui engueule un caporal, qui engueule, lui, un simple soldat. Ce dernier reçoit l'ultime blâme et courbe la tête, parce qu'il n'y a plus personne à injurier.

Remplacez l'engueulade par le pelletage de responsabilités et vous retrouvez la même séquence. Le fédéral pellette des responsabilités dans la cour du gouvernement québécois (notamment en matière de sécurité publique), qui a lui-même pris l'habitude d'en pelleter dans la cour des municipalités (transport, gestion des matières résiduelles et autres). Mais là s'arrête la chaîne. Ou plutôt non, les municipalités disposent elles aussi de simples soldats qui écopent du dernier tour de pelle et d'une facture toujours plus élevée : les contribuables.

Pressés comme des citrons, les citoyens réagissent autrement que le soldat japonais. Ils rouspètent, d'autant plus que les commissions scolaires en ont rajouté une couche en augmentant leurs taxes.

Voilà la situation. Les élus municipaux sont plus faciles à joindre et à interpeler que les députés. Au fil du temps, ils ont entendu les doléances des citoyens et ont compris qu'il était impossible d'alourdir le fardeau. De là les représentations que l'UMQ mène auprès de Québec.

D'après l'Union, il faut d'abord mettre fin au pelletage, puis verser des compensations pour les charges dont les municipalités ont hérité au fil du temps. Sinon, qu'on leur donne les moyens de contrôler leurs dépenses. Au bout du compte, il importe de pouvoir offrir les services attendus par les citoyens et même de les améliorer sans devoir continuellement puiser davantage dans les mêmes poches.

C'était là l'essentiel des discussions qui ont marqué les assises de l'UMQ.

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