Blogue. Le Québec dispose d'électricité propre. Elle est disponible et abordable. Ses voisins doivent actuellement s'en remettre à des centrales thermiques qui émettent des gaz à effet de serre. Leur électricité va leur coûter de plus en plus cher. Hydro-Québec pourrait leur en fournir et elle serait moins coûteuse.
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En somme, la solution à leurs misères et un coup de pouce à la Terre. C'est ce qui est offert au Nouveau-Brunswick. N'importe qui sauterait sur l'occasion. C'est peut-être ce qu va arriver. Et hier, le premier ministre Jean Charest a confirmé qu'on discutait d'un accord similaire avec l'ïle-du-Prince-Édouard. Sauf qu'en attendant, il y a un os.
Dans les Maritimes, beaucoup de gens n'aiment pas le Québec. C'est viscéral. La querelle sur l'Accord du Lac Meech l'avait bien montré : Clyde Wells n'a jamais accepté l'idée d'une société distincte et Terre-Neuve a voté contre.
C'est la même méfiance qui réapparaît aujourd'hui dans les propos incendiaires de Danny Williams qui met en garde les gens des provinces atlantiques contre la « mainmise » que pourrait exercer Hydro-Québec sur leur situation énergétique. Peu importe tous les avantages réels énoncés ci-haut. La politique vient encore une fois contaminer l'économie. En fait, pas tant la politique que des préjugés, et pas les plus jolis. La crainte de l'autre, différent.
Le milieu industriel du Nouveau-Brunswick devrait sortir en force pour appuyer l'accord. Sa facture d'électricité va baisser de plus de 30 %. Il pourrait aussi dire à Danny Williams de se mêler de ses affaires.
Avec les interconnexions disponibles, la Nouvelle-Angleterre n'attend que ça, elle qui regardait l'électricité québécoise avec suspicion et condescendance il y a 20 ans, quand les chicanes avec les autochtones faisaient les manchettes. Aujourd'hui, c'est la lutte aux gaz à effet de serre qui importe. Et le Vermont peut se targuer d'être l'état américain qui en produit le moins par habitant... parce que son électricité est en bonne partie importée du Québec, rappelait Jean Charest lundi.
Mais il y a ces préjugés, tenaces. Ils pourraient bien faire dérailler une entente où, en fait, toutes les parties gagnent. Ce serait désolant.
Dans le coin droit, la Terre. Dans l'autre, la petite politique et les petits politiciens sans envergure.
