Lectures estivales sur l'économie, même pour les (pseudo) nuls...


Édition du 05 Juillet 2014

Lectures estivales sur l'économie, même pour les (pseudo) nuls...


Édition du 05 Juillet 2014

Même en vacances, on peut se détendre en lisant des livres portant sur l'économie, sans que ce soit trop formel. Je vous en suggère ici quelques-uns, en raison de l'originalité de leurs propos ou de l'intérêt des idées qu'ils exposent.

Power Play: The Business Economics of Pro Sports, Glen Hodgson et Mario Lefebvre, le Conference Board du Canada, 2014

La saison de hockey vient à peine de finir, la Coupe du Monde de soccer bat son plein, et on se replongerait dans la lecture d'un ouvrage qui traite de sport professionnel ? Tout à fait. Parce que le livre en question ne traite pas des projections quant au classement des équipes de la LNH l'an prochain : il analyse de long en large le potentiel des villes canadiennes qui ont ou qui voudraient des clubs dans les grandes ligues, tout en nous rappelant que ce n'est pas tant une affaire de sport que de gros sous. Et les auteurs sont deux économistes qui s'y connaissent.

Glen Hodgson travaille au Conference Board du Canada, comme le faisait son collègue Mario Lefebvre avant de devenir pdg de l'Institut de développement urbain du Québec. Tous deux ont abondamment écrit par le passé sur l'économie du sport professionnel.

Pour eux, il existe trois facteurs critiques liés au succès d'un grand club, quel que soit le sport : la qualité du management, celle des infrastructures disponibles et le soutien des amateurs. S'ajoutent quatre assises incontournables : la taille du marché, le niveau des revenus locaux, la présence d'un nombre suffisant d'entreprises et l'état de la concurrence.

Dans ces conditions, ils indiquent que les Nordiques pourraient effectivement survivre une fois de retour à Québec, tout comme le baseball professionnel pourrait renaître de ses cendres à Montréal. Play ball !

Comment gérer efficacement ses communications, Bernard Motulsky, Éditions Transcontinental, 2014

Il n'est plus vraiment nécessaire de démontrer l'importance de la communication pour toute entreprise qui se respecte. Mais communiquer pour communiquer ne mène à rien si on ne s'est pas d'abord demandé pourquoi on le fait et dans quelle mesure il est possible d'adapter ses moyens à ses besoins.

Expert reconnu en communications, Bernard Motulsky est titulaire de la chaire de relations publiques et communication marketing à l'UQAM. Il sait illustrer son exposé d'exemples convaincants.

Par exemple, la société Aliments Ultima, filiale d'Agropur, avait un grand défi à relever quand elle a décidé de concevoir et de mettre en marché un nouveau yogourt après avoir perdu la licence de Yoplait. Innover, c'est bien, percer le marché, c'est encore mieux. Le lancement de la marque ïogo a été couronné de succès, parce qu'on a su rejoindre le public. C'était une grosse campagne, mais elles n'ont pas à être toutes aussi imposantes. Il suffit de se donner un plan de match rigoureux.

The Rational Optimist, Matt Ridley, Harper, 2010

Il date de quelques années, mais ce livre est à lire et à relire.

Guerre nucléaire, pluies acides, populations exsangues... le 21e siècle allait être celui de la misère globale. Un instant ! dit l'auteur, ancien journaliste au magazine The Economist. Sans nier les risques, nombreux, il soutient que nos conditions de vie n'ont cessé de s'améliorer. Nous produisons 33 % plus de nourriture qu'au milieu du dernier siècle, l'espérance de vie a grimpé de 30 %, tandis que la mortalité infantile a quant à elle diminué des deux tiers. De plus, le PIB par habitant n'a baissé que dans six pays : partout ailleurs, il est en hausse, et parfois de façon spectaculaire.

Comment expliquer ces avancées ? Essentiellement par la progression de la communication, des échanges et du commerce, dit Matt Ridley. Le «cerveau collectif» est un formidable outil, auquel participent les forces de chaque groupe.

Même s'il ne faut pas pour autant être aveugle face aux périls, sa devise demeure : «Ne désespérez pas, soyez ambitieux».

Le triomphe des généreux, Adam Grant, Éditions Transcontinental (traduit de l'anglais), 2014

Préfacé par L. Jacques Ménard, ce rafraîchissant ouvrage rappelle le principe suivant : «Au-delà du talent, de l'effort et de la chance, la générosité est un puissant moteur de succès».

Adam Grant répertorie trois personnalités fondamentales dans une société : les preneurs, les donneurs et les échangeurs. Malgré leur nom, les donneurs ne sont pas tant des philanthropes que des gens qui aident les autres à retirer autant sinon plus d'avantages qu'eux-mêmes dans une relation. Au besoin, des échangeurs arrivent en renfort, mais pas nécessairement par calcul. À la longue, ce comportement procure des retombées durables et la générosité finit par triompher...

Bonne lecture et bon été !

Voici trois livres bien faits, destinés aux jeunes et aux moins jeunes, pour faire comprendre les grandes notions économiques tout en les démystifiant.

> Et si l'argent poussait dans les arbres, David Boyle, Éd. Marcel Didier, 2014

> L'argent ne pousse pas dans les arbres, Kira Vermond, Québec Amérique, 2013

> L'économie : les grands concepts expliqués, collectif, Éd. Marcel Didier, 2013

La chronique de René Vézina fait relâche le temps d'un numéro. De retour le 2 août.

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