Le rêve d'Alphonse Desjardins transposé au Tiers-Monde

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Juin 2015

Le rêve d'Alphonse Desjardins transposé au Tiers-Monde

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Juin 2015

Lorsque Alphonse Desjardins a ouvert la toute première caisse populaire dans sa maison à Lévis, il voulait notamment permettre l'accès au crédit à d'humbles gens auxquels les banques traditionnelles ne s'intéressaient pas.

L'initiative a fait époque. Elle a aussi fait des petits partout dans le monde. La Russie, le Vietnam et d'autres pays ont fait appel à Desjardins pour reproduire le modèle coopératif des caisses, plus conforme aux principes des régimes en place. Et voici maintenant qu'une autre création de Desjardins, les Centres financiers aux entreprises (CFE), s'implante maintenant bien au-delà des frontières.

Le 2 juin, Développement international Desjardins (DID) inaugurait son cinquième CFE, cette fois à Tunis, la capitale de la Tunisie. Quatre autres l'avaient précédé : en Zambie (2009), au Panama (2010), en Tanzanie (2011) et en Ouganda (2012). Objectif : fournir des prêts aux petits entrepreneurs qui, comme les Lévisiens du siècle dernier, sont laissés pour compte par les institutions financières traditionnelles.

Il existe parfois des possibilités de microfinancement, mais celles-ci ne peuvent pas combler tous les besoins, surtout quand il faut un peu plus de fonds pour se lancer en affaires.

Les prêts que vont consentir les CFE peuvent paraître de taille modeste (de 3 000 à 12 000 $), mais ils peuvent tout changer au sein de communautés qui cherchent à s'affranchir de la pauvreté. C'est bien beau de faire la promotion de l'entrepreneuriat, mais encore faut-il que les gens puissent s'outiller en conséquence, que ce soit pour acheter un camion de livraison, un métier à tisser, une machine agricole ou de l'équipement informatique de base.

Chez DID, on se fait un point d'honneur de souligner que ces développements sans but lucratif ne coûtent presque rien au mouvement : ils sont financés par des bailleurs de fonds externes, comme Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada ou la Banque mondiale, de même que son partenaire financier africain de la première heure, AfricInvest.

De plus, ils participent à une évolution certaine des mentalités : plus du tiers (37,5 %) de ces prêts sont obtenus par des femmes. Et on me disait, chez DID, avoir observé qu'elles sont plus rigoureuses dans la gestion de ces fonds dont elles font bénéficier leur famille, ce qui contribue à leur donner plus de pouvoir dans des sociétés souvent traditionnelles.

Transférer l'expertise

Un exemple de l'impact global ? Un entrepreneur zambien était prêt à exporter sa marchandise vers Dubaï. Mais le visa qu'il avait dû se procurer était assorti d'une date de péremption. S'il était passé par les canaux des plus grandes institutions, l'attente aurait été trop longue et incertaine, et il aurait été forcé de payer un nouveau visa. Le CFE zambien lui a rapidement avancé les fonds dont il avait besoin, et il a pu se lancer en affaires.

Même si c'est le modèle québécois qui nourrit cette émergence, l'idée est de transférer rapidement l'expertise aux gens sur place. En Tunisie, DID ne comprend que trois représentants dans toute l'équipe qui comptera, à terme, 130 employés répartis dans au moins trois points de service, à Tunis, Sfax et Sousse.

La notoriété qu'acquiert progressivement Desjardins là-bas pourra un jour servir à des gens d'affaires d'ici qui rêvent d'investir ces marchés émergents. Une mission sociale qui plairait à Alphonse Desjardins, lequel insistait sans cesse sur l'importance de la coopération pour aider les populations à améliorer leur niveau de vie. Aujourd'hui, c'est le Québec qui coopère avec l'Afrique. Il en serait certainement fier.

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