Le Québec vieillit, il a besoin de renfort


Édition du 23 Novembre 2013

Le Québec vieillit, il a besoin de renfort


Édition du 23 Novembre 2013

En 2031, 35,7 % des habitants du Bas-Saint-Laurent auront 65 ans ou plus. Parallèlement, la population totale, qui se maintient autour de 200 000 personnes depuis le tournant du siècle, sera alors en train de glisser.

Comment rêver d'avenir dans ces conditions ? D'abord, en prenant conscience de la situation ; puis, en tentant de renverser le courant.

C'est ce qu'ont entrepris de faire les participants au récent Rendez-Vous Innovation 2013, organisé par la Société de promotion économique de Rimouski. En elle-même, la ville se porte bien : mais la région dont elle est le pivot montre des signes de faiblesse, à commencer par cette démographie fléchissante. Et les zones rurales sont durement touchées. Au dernier décompte, on retrouvait dans le Bas-Saint-Laurent pas moins de 42 municipalités dévitalisées, qui ont perdu la plupart de leurs services à cause de l'état précaire de leur économie.

C'est le nombre le plus élevé au Québec, mais la région n'est pas seule dans son malheur. En 2012, le Groupe de travail sur les communautés dévitalisées, présidé par Jacques Proulx, en a recensé 152 réparties aux quatre coins du Québec, de l'Outaouais jusqu'en Gaspésie. Population peu scolarisée, vivant des transferts gouvernementaux dans une économie en berne... Dans bien des cas, on a l'impression que les gens ont baissé les bras.

Mais encore faut-il qu'il y en ait, des gens ! C'est un peu l'oeuf et la poule. Quand votre population augmente, elle attire des services, qui attirent de nouveaux arrivants, dont certains seront entrepreneurs et dynamiseront l'économie locale, qui deviendra plus attrayante... et la roue va continuer de tourner. L'inverse est tout aussi vrai quand ça va mal.

On n'en sort pas : une communauté en santé dépend au premier chef d'une démographie vigoureuse. Or, le Québec vieillit, et malgré le léger baby-boom des dernières années, sa population déclinera inexorablement le jour où cette génération d'aînés commencera à mourir. Certaines régions réussissent à retarder le choc en allant chercher du monde chez les voisines. Par exemple, le Bas-Saint-Laurent présente un solde migratoire positif aussi bien avec la Gaspésie qu'avec Montréal. Mais il perd malgré tout des jeunes, alors que les «recrues» qu'il gagne ont en général plus de 30 ans. Au final, la région réussit tout juste à maintenir le même niveau de population... pour l'instant.

De là la nécessité de se mettre en valeur pour aller chercher du renfort. Et même si certaines voix discordantes prétendent que l'immigration n'est qu'un «remède imaginaire», la contribution des gens venus d'ailleurs devient vitale. Entendons-nous : on ne rescapera pas les municipalités dévitalisées de l'Abitibi, de la Mauricie ou de la Côte-Nord en leur expédiant des contingents d'immigrants. Le Groupe de Jacques Proulx voulait que le Québec adopte des mesures pour encourager l'immigration vers les communautés rurales, mais on peut imaginer que les nouveaux venus ne feraient pas long feu s'ils débarquaient dans des territoires en voie d'être désertés.

Perdre le contact avec la réalité

La solution passe en premier lieu par un renforcement de l'identité locale, avec des pôles urbains dotés de tous les services nécessaires et dirigés par des leaders forts et inspirants. Le succès de ces centres peut ensuite venir consolider les secteurs en périphérie. Le recours à l'immigration s'en trouve alors facilité. Une solution qui s'inscrit dans une stratégie globale.

Oui, mais le gouvernement québécois songe maintenant à refermer la porte pour limiter le nombre d'immigrants sur son territoire. Les volumes des années passées sont insoutenables, semble-t-il.

Ce faisant, le Québec se comporte en schizophrène en perdant le contact avec la réalité. L'Institut de la statistique du Québec, qu'on ne peut accuser de déviance, le disait dans une étude intitulée «Perspectives démographiques du Québec et des régions», parue en 2009 : «L'accroissement naturel devrait demeurer positif jusqu'en 2029. Par la suite, l'apport migratoire permettrait d'assurer le renouvellement de la population, sans pour autant générer une forte croissance.»

En d'autres termes, l'immigration peut au moins aider à sauver les meubles, même si on ne peut espérer de miracle. En attendant, le Québec doit se résoudre à discuter franchement et ouvertement de démographie, et pour y voir clair, il doit commencer par enlever sa burqa idéologique.

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