La quaestion : où aller chercher l'argent? Photo : LesAffaires.com

Le déficit provincial sera plus élevé que prévu. Au moment où l'on se parle (lundi), c'est la seule certitude. Mais de combien ? et quelle sera la stratégie du gouvernement pour y faire face ?

On aura au moins la réponse à la première question demain alors que le ministre des Finances, Raymond Bachand, va présenter sa mise à jour financière, qui devrait permettre de voir plus clair. Les paris sont ouverts : 5 milliards ? 6 ? Même 8 ? Ou davantage ? À l'automne, Québec avait prévu 3,9 milliards $ pour l'ensemble de l'année. Or, pour les trois premiers mois de l'exercice, on était déjà rendu à 3 milliards $.

Enfin, on saura. Viendra ensuite l'autre étape. On fait quoi ensuite ? En temps de récession, les déficits sont inévitables. Mais il faudra tôt ou tard revenir à la normale, et la remonté sera longue et douloureuse, à moins que les profits des entreprises ne rebondissent spectaculairement. C'est peu probable, du moins dans l'immédiat. Les options sont donc limitées.

1. Sabrer dans les dépenses. Pas facile, mais le gouvernement n'aura pas le choix. Où ? En plus, le Front commun syndical vient de présenter des demandes d'augmentations salariales de plus de 11 % pour trois ans. C'est mal parti.

2. Aller chercher plus de revenus. Au sortir d'une récession, c'est risqué. Mais encore une fois, pas moyen de faire autrement. Québec a déjà fait savoir qu'on allait augmenter la TVQ, et la hausse surviendra probablement bientôt. Hydro-Québec ? Le Conseil des ministres est déchiré sur la question des hausses substantielles qui ont été évoquées. Etc. etc.

Rien n'est facile, mais il faudra agir. Le service de la dette se situe déjà au troisième rang des postes budgétaires, après la santé et l'éducation. Ce que nous payons de plus à nos créanciers, nous nous en privons collectivement.

Si vous étiez le ministre Bachand, vous feriez quoi ?