Le Canadien (enfin, ses dirigeants) parlent d'enjeux publics

Publié le 01/12/2012 à 18:09

Le Canadien (enfin, ses dirigeants) parlent d'enjeux publics

Publié le 01/12/2012 à 18:09

BLOGUE. Vendredi, coup sur coup, l’ancien et le nouveau président du Canadien ont pris la parole devant des Chambres de commerce pour faire valoir un point de vue du monde des affaires, et c’est tout à fait bienvenu.

On dira, dans le cas de Geoff Molson (le nouveau), qu’il a probablement le temps de le faire alors que le lock-out continue de paralyser les activités de la Ligue nationale, mais les gens d’affaires demeurent souvent discrets, peu importe leur emploi du temps, et c’est bien dommage.

Devant la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, Geoff Molson a donc souligné qu’il fallait être prudent dans l’imposition éventuelle de mesures pour protéger nos sièges sociaux. L’intention peut sembler louable, mais il ne faudrait surtout pas nous entourer de barbelés. En homme de hockey, il aurait pu rappeler que « jouer défensif » ne permet que de limiter les dégâts, pas de gagner le match. Et si le Québec veut partir à l’offensive et se faire valoir à l’international, cette forme de protectionnisme pourrait finir par lui coûter cher.

À peu près au même moment, son prédécesseur à la tête du Canadien, Pierre Boivin, plaidait pour Montréal durant un forum organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. D’après lui, l’image de la ville est en train de « manger une volée » à cause de toute ce qui est arrivé ces derniers mois et il est urgent que le gouvernement le reconnaisse, puis agisse pour lui donner une chance.

PLUS : Montréal : Pierre Boivin réclame des gestes concrets de Québec

Dans un cas comme dans l’autre, ces interventions sont intéressantes. On reproche régulièrement aux gens d’affaires de se tenir loin de la scène publique, ce qui ne les empêche pas de se plaindre de l’état des choses. Mais de là à porter la croix et la bannière… Il y en a, comme Jacques Ménard, qui se lèvent, mais c’est encore rare.

Comme la Nature a horreur du vide, le champ est alors occupé par d’autres camps. Mais dans une société représentative, toutes les positions devraient se faire entendre. Les gens d’affaires seraient-ils simplement timorés ?

Dans un récent événement auquel je participais, certains faisaient blâmaient les journalistes qui présenteraient, paraît-il, une vision tronquée de la réalité. Désolé. Même s’il est légitime de se poser des questions sur le travail journalistique, un reporter rapporte. C’est son métier. Si on ne lui donne rien d’un côté, il ira de l’autre. La discrétion des gens d’affaires qui ne voient pas avantage à parler plus fort demeure problématique.

L’avenir appartient aux audacieux, dit-on : il appartient aussi à ceux et à celles qui prennent le temps de s’exprimer.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?