La France comme répétition générale pour le Québec ?

Publié le 16/01/2012 à 09:37

La France comme répétition générale pour le Québec ?

Publié le 16/01/2012 à 09:37

Blogue.

Comme il lui faut absolument redresser ses finances, la France adopte des mesures radicales : par exemple, l’éclairage sophistiqué de la Tour Eiffel, le soir, va passer de dix à cinq minutes par heure…

Sérieusement, il n’y a pas de petites économies, surtout quand la dette du pays atteint 1 700 000 000 000 d’euros (plus de 2 mille milliards de dollars). Et même si la décote infligée vendredi dernier par Standard & Poor’s fait, dans l’immédiat, plus mal à la fierté nationale qu’au portefeuille du gouvernement, elle signale l’ampleur du problème et des correctifs qui devront être trouvés.

On apprenait lundi qu'une autre agence, Moody's, maintenait intacte, elle, la fameuse cote AAA de la France, mais le statu quo demeure fragile.

PLUS : France : Moody's confirme le AAA

Essentiellement, la France vit le même problème que la plupart des pays industrialisés : sa population vieillit et il y a proportionnellement de moins en moins de gens actifs pour soutenir les finances de l’État.

De là les timides tentatives pour repousser l’âge de la retraite, avec des mesures qui n’entrent en action que vers la fin de la présente décennie. On peut toujours crier à l’injustice parce que les générations précédentes, elles, avaient droit à un traitement apparemment plus généreux, sauf qu’à l’époque, on qualifiait de vieillards les gens de 75 ans, ce grand âge où on était à la veille de mourir… C’est de moins en moins le cas. La donne a changé. Mais pas les régimes de retraite. Dans leur forme actuelle, ils ne sont plus viables.

La France demeure l’un des pays les productifs au monde, ce qui a lui a permis de retarder le choc. Il lui arrive aujourd’hui en plein visage, alors même que sa population est connue pour s’opposer à tout réaménagement dans le fameux filet social. C’est pourquoi on ne peut pas être trop optimiste quant à la suite des choses.

Ici ? Nous ne sommes pas beaucoup plus fins et ce qui arrive en Europe devrait nous faire réfléchir. Il ne s’agit pas de considérer la situation d’un point de vue idéologique, mais bien de regarder le calendrier : chaque jour, nous vieillissons, et chaque jour, le poids des engagements actuels de l’État augmente.

Il n’y a donc pas 36 solutions : ou nous travaillons ferme à faire croître les revenus collectifs, ou nous réaménageons les services pour alléger la pression. Dans ce sens, il sera très instructif de suivre l’évolution des événements en France et de voir comment réagiront les politiciens et la population en général. Ce serait insulter nos cousins d’outre Atlantique de dire qu’ils vont nous présenter l’équivalent d’une répétition générale, mais quand même…

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