La contribution inestimable des entrepreneurs sociaux


Édition du 10 Décembre 2016

La contribution inestimable des entrepreneurs sociaux


Édition du 10 Décembre 2016

[Photo : 123RF/gajus]

Il était sur le point de décrocher et de renoncer à son diplôme d'études secondaires. Dans son cas, c'est la participation à la troupe de théâtre de son école qui l'a soutenu et qui l'a aidé à persévérer jusqu'à l'université. Il s'appelle Gabriel Bran-Lopez, il est président de la Jeune Chambre de commerce de Montréal et, surtout, il a fondé Fusion Jeunesse.

Gabriel Bran-Lopez est bien placé pour connaître la cause à laquelle se consacre son organisme, car il l'a vécue.

Fusion Jeunesse travaille depuis 2008 à contrer le décrochage scolaire au Québec, qui atteint encore 23 % malgré tous les efforts investis pour contrer cette plaie. Fusion Jeunesse ne travaille pas les mains vides en s'appuyant sur pas moins de 250 employés au Québec et en Ontario, qui rejoignent les clientèles plus vulnérables. À ce jour, par exemple, l'organisme est présent à temps plein au Nunavik, dans le Grand Nord québécois. Personne d'autre, hors des cercles officiels, n'agit aussi intensément pour inciter les jeunes Inuits à ne pas abandonner l'école.

De vrais entrepreneurs

Gabriel Bran-Lopez est un entrepreneur social. Il en faudrait d'autres, beaucoup d'autres. Le mouvement est en marche. C'est là un volet dont on parle moins quand il est question de philanthropie. On en reconnaît aujourd'hui l'importance. C'est bien de signer un chèque, ce l'est tout autant de s'engager dans l'action.

Pour l'instant, le Québec demeure à la queue du peloton au Canada tant en ce qui concerne les dons en argent que le temps consacré au bénévolat. Les choses sont en train de changer du fait de cette émergence de l'entrepreneuriat social, des appuis qu'il recueille dans le milieu et de la sensibilité accrue des professionnels et des gens de métier qui comprennent l'importance de donner un coup de main sur le terrain.

C'était là le thème d'un inspirant panel tenu le 30 novembre dans les bureaux de la firme National, à Montréal. Je me trouvais aux premières loges, puisque j'avais accepté, pour la cause, d'en animer les échanges devant un public d'employés et de cadres de l'entreprise, invités à s'engager activement dans la communauté. Le président du conseil de Res Publica, Andrew Molson, la société mère de National, a été le coprésident de la campagne de Centraide du Grand Montréal en 2015. Il faisait justement partie de ce panel de haut niveau.

Voici quelques idées qui sont ressorties de ces discussions et qui pourraient alimenter des discussions chez vous.

Outre Gabriel Bran-Lopez, on y retrouvait deux autres entrepreneurs sociaux.

Fabrice Vil a fondé Pour 3 Points en 2010 avant de s'y consacrer à temps plein en 2013. Autrefois avocat en litige civil et commercial, il a décidé qu'il se rendrait plus utile en aidant des jeunes de milieux défavorisés à acquérir des habiletés leur permettant de réussir, tant à l'école que dans la vie. Et il mise sur le sport et sur des entraîneurs pour apprivoiser ces jeunes et les épauler dans leur cheminement. Ces coachs sportifs deviennent ainsi des coachs de vie.

Lors de ce panel, il a notamment insisté sur le fait qu'il s'agit là d'un travail de longue haleine. Les interventions ponctuelles, comme un don ou une geste de bénévolat, sont toujours appréciées, dit-il, mais quand on se consacre au changement à long terme, mieux vaut compter sur des gens qui s'engagent eux aussi à long terme.

C'est le point de vue de Claudine Labelle, qui a déjà été une cycliste de niveau international. Pour elle, la question ne se pose pas : l'activité physique est un must. Or, les adolescentes de 12 à 17 ans sont souvent indolentes, ce qui peut leur causer toutes sortes de problèmes, aujourd'hui et plus tard.

En 2007, elle a donc mis sur pied Fillactive, qui a grandi au fil des ans au point d'avoir rejoint depuis 110 000 adolescentes dans des écoles du Québec et de l'Ontario. Et elle tenait particulièrement à souligner que les entrepreneurs «sociaux» sont de véritables entrepreneurs, qui prennent des risques pour accomplir la mission qu'ils se sont donnée. Mais il y a tellement à faire ! De là l'intérêt de recevoir l'aide de ressources spécialisées, comme celle du personnel de National, qui écoutait attentivement ces présentations.

Andrew Molson en a d'ailleurs profité pour les inciter à s'engager. En leur rappelant que leur contribution peut évidemment toucher tout ce qui a trait aux relations publiques, mais aussi bien plus. L'idéal est de trouver une cause ayant une résonance directe, localement ou par intérêt personnel.

D'autant que le gouvernement ne peut pas tout faire. Il y a des limites à son action. Le quatrième membre du panel, Claude Chagnon, est de ceux qui ont décidé d'aider à pallier les lacunes. La Fondation Lucie et André Chagnon, dont il est aujourd'hui le chef de la direction et vice-président du conseil, est la plus importante du genre au Canada. Elle intervient notamment pour améliorer le bien-être des enfants et leur donner ainsi une meilleure chance de s'épanouir.

Beaucoup agissent sur le terrain, rappelait-il. Et ce serait encore mieux si on établissait des ponts entre tous ces acteurs qui devraient mieux réseauter. L'impact en serait bonifié, pense-t-il.

Le mot de la fin ? Il appartient aux enfants. Comme ceux de François-Charles Sirois, pdg de Telesystem, lui-même engagé dans différentes causes à caractère social. Les premières valeurs qu'il leur a transmises, dit-il, sont celles du respect et du partage. Pour qu'un jour, à leur tour, ils aident à changer le monde.

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