La Chine en quête de technologies propres québécoises


Édition du 29 Octobre 2016

La Chine en quête de technologies propres québécoises


Édition du 29 Octobre 2016

[Photo : iStock]

C'est le cas classique de l'oeuf ou de la poule. Est-ce que plus d'investisseurs chinois viennent au Québec maintenant que Montréal dispose enfin de liaisons aériennes directes avec Beijing ou Shanghai, ou est-ce que ces liaisons ont été établies parce qu'ils souhaitent davantage venir ici ? Peu importe. Ce qui compte, c'est qu'ils viennent. Et ils sont de plus en plus assidus.

La Chine est maintenant le pays qui investit le plus à l'étranger, devant tous les autres pays, notamment les États-Unis. Et elle regarde de notre côté. Le 23 septembre, le premier ministre chinois Li Keqiang était à Montréal, la seule ville canadienne avec Ottawa où il ait séjourné durant sa visite au pays. C'était probablement un des signaux les plus puissants de l'intérêt de la Chine à l'égard de Montréal et du Québec, me disent des gens qui suivent l'évolution des relations entre la Chine et les pays avec lesquels elle souhaite resserrer ses relations, comme le Canada.

Ils étaient quelques-uns à m'en parler lors d'un événement tenu aux bureaux montréalais du cabinet Fasken Martineau, à la mi-octobre, durant lequel le secteur des technologies propres était à l'honneur. Une délégation d'une quinzaine de visiteurs chinois de haut niveau, tant du monde des affaires que du milieu gouvernemental, y rencontrait des homologues québécois. Et quand les Chinois viennent au Québec, ce n'est pas pour le plaisir d'échanger des mondanités. Ils veulent faire des affaires.

30 000 emplois au Québec

Mais pourquoi venir ici ? Au premier chef, parce que le dernier plan quinquennal établi par le gouvernement chinois a fixé des objectifs environnementaux ambitieux qui auront besoin d'aide pour être atteints, juge Denis Leclerc, président d'Écotech Québec, la grappe des technologies propres qui coorganisait la rencontre chez Fasken Martineau.

Le secteur est en pleine croissance chez nous.Au dernier décompte présenté par l'Institut de la statistique du Québec, il regroupait quelque 500 entreprises actives d'une façon ou d'une autre en environnement, qui procuraient du travail à 30 000 personnes. Qui plus est, c'est un terreau fertile pour les innovations. On n'a qu'à penser à Enerkem, la société montréalaise qui réussit à convertir en éthanol, et autres produits utiles, les déchets qui ne peuvent être recyclés.

Le plan quinquennal chinois, qui couvre la période 2016-2020, prévoit une réduction de 15 % de la consommation d'énergie, de 18 % des émissions de gaz à effet de serre et de 25 % de la consommation d'eau. Davantage que ce que nous voulons atteindre ici !

«Pendant sa tournée en Amérique du Nord, la délégation chinoise s'est rendue à San Francisco, à Washington... et à Montréal, la seule ville canadienne, outre Ottawa, où ses représentants se sont arrêtés. Voilà qui illustre à quel point ils veulent établir des relations avec nos entreprises», souligne Denis Leclerc.

Quand on sait que la Chine est le pays qui investit le plus à l'étranger, c'est un signe plus qu'intéressant. Mais les Chinois ne veulent pas qu'investir au-delà de leurs frontières : en matière de technologies propres, ils poursuivent trois grands objectifs, précise Denis Leclerc.

Premièrement, oui, ils souhaitent investir dans des entreprises de pointe pour qu'elles puissent grandir. Ils veulent ainsi, deuxièmement, leur permettre d'accéder à l'immense marché chinois avec leurs procédés innovateurs.

Troisièmement, ils souhaitent s'associer avec ces entreprises pour que leurs technologies puissent être déployées de façon rentable ailleurs sur la planète.

Autrement dit, la porte est ouverte à des alliances. Et on a eu la preuve récemment que ces percées ne sont pas illusoires.

Il y a 18 mois, Écotech Québec a piloté l'arrivée de sept entreprises québécoises dans un grand parc industriel situé à deux heures de Shanghai. Un an plus tard, on y célébrait, en présence du maire de Montréal, Denis Coderre, la signature d'un contrat avec une entreprise montréalaise, Dagua, spécialisée dans le traitement de l'eau, qui venait d'y trouver un partenaire chinois.

«Tout ce qui touche aux technologies propres est fortement demandé, et nos avancées sont scrutées à l'étranger, dit Denis Leclerc. Des portes s'entrouvent dans la muraille de Chine. À nous d'en profiter.»

Bombardier en remet

Avec la dernière annonce de suppressions de postes chez Bombardier, 3 900 de ses travailleurs québécois auront perdu leur emploi en deux ans, de 2016 à 2018. Aux quelque 2 400 licenciements annoncés en début d'année s'en ajoutent 1 500 d'ici la fin de 2018.

Dire que dans le communiqué de presse qui annonçait cette décision, Bombardier parlait de l'optimisation des effectifs...

On peut comprendre l'amertume des syndiqués qui ne savent toujours pas où tombera le couperet. Une autre grande interrogation concerne les intentions toujours vagues du gouvernement fédéral quant à une aide éventuelle. À la mi-octobre, le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, répétait pour une énième fois que la question n'était pas de savoir si Ottawa viendrait en renfort à Bombardier, mais comment. Pourrait-on se brancher une fois pour toutes ?

À lire sur le Web

Découvrez toutes nos analyses sur Bombardier sur lesaffaires.com, à : http://bit.ly/lesaffaires-bombardier

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