La Caisse de dépôt en appui aux Nordiques, si c'est rentable


Édition du 05 Septembre 2015

La Caisse de dépôt en appui aux Nordiques, si c'est rentable


Édition du 05 Septembre 2015

Ramener le hockey professionnel à Québec coûtera cher, surtout s'il faut passer par une éventuelle expansion de la Ligue nationale (LNH) : au moins 500 millions de dollars américains pour l'achat d'une nouvelle franchise, sans compter ce qu'il faudra débourser pour créer de toutes pièces un véritable club.

Québecor le sait bien, et à la fin de juillet, son pdg Pierre Dion indiquait que l'entreprise était à la recherche de partenaires pour partager la facture. Mais apparemment, les volontaires ne se bousculent pas au portillon.

L'étape suivante était prévisible. Fin août, une nouvelle perche a été lancée. «Pierre Karl Péladeau n'écarte pas la possibilité que la Caisse de dépôt et placement du Québec participe financièrement au projet de retour des Nordiques à Québec», rapportait Radio-Canada le 26 août sur son site Internet.

«N'écarte pas» ou souhaite ardemment ?

Pour certains, ce serait tout à fait normal, puisque la Caisse a participé directement au rachat du Canadien aux côtés de George Gillett lorsque Molson a mis en vente l'équipe et les actifs qui y étaient liés (dont l'amphithéâtre) en 2001. Elle a prêté 140 M$ au nouveau propriétaire, qui devait trouver au total 275 M$. Une pitance par rapport à la valeur d'un milliard de dollars américains de l'ensemble de l'organisation selon le plus récent classement du magazine Forbes. Il faut toutefois dire qu'à l'époque, le Canadien stagnait dans les bas-fonds, le club était mal aimé des amateurs et boudé par les financiers.

En même temps, Molson conservait 20 % des parts de l'équipe. Comme on ne connaissait pas George Gillett, qui arrivait tout droit du Colorado, on imagine que les interventions de la Caisse et de Molson servaient à garantir qu'il ne finirait pas par déménager le club quelque part aux États-Unis. C'était donc une question stratégique. Et le prêt consenti par la Caisse s'appuyait quand même sur un actif de valeur : le Canadien, qui lui servait de garantie.

La situation est différente en ce qui concerne les futurs Nordiques, s'ils finissent par ressusciter à Québec. Le club n'est pas en danger, puisqu'il n'existe pas.

Par ailleurs, la participation de la Caisse pourrait s'avérer payante si la LNH conservait sa popularité et ses plantureux contrats de télévision, comme celui qu'elle a signé avec Rogers. Si c'était le cas, les candidats se presseraient aux portes de Québecor pour sauter dans l'aventure.

Cela devrait être la base de l'analyse pour une éventuelle participation de la Caisse : si personne n'y trouve son compte, si aucune main ne se lève, si la Caisse est pressentie comme une solution de dernier recours, il faudra se méfier. Par contre, si Québecor arrive à former une sorte de syndicat financier qui l'épaule dans ses démarches, l'hypothèse d'une quelconque intervention de la Caisse mériterait d'être étudiée.

Cela dit, Michael Sabia et son état-major devront se poser la seule question qui importe : le cas échéant, est-ce que ce sera payant ? On a beau parler de l'importance pour la Caisse de contribuer au développement économique du Québec, elle n'est pas là pour distribuer ses faveurs à gauche et à droite. Sur elle repose la lourde responsabilité d'améliorer le sort de millions de Québécois à l'heure de leur retraite. Il ne faut jamais l'oublier.

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