L'Écosse entre le pétrole, le whisky, la démographie et les douanes


Édition du 20 Septembre 2014

L'Écosse entre le pétrole, le whisky, la démographie et les douanes


Édition du 20 Septembre 2014

Au moment où paraîtra ce numéro du journal, on devrait être à la toute veille d'apprendre si l'Écosse sera ou non redevenue indépendante, elle qui était partie intégrante du Royaume-Uni depuis 1603.

Il n'est pas question, ici, de débattre du bien-fondé de cette démarche ou de prendre pour un camp plutôt que pour un autre, ni d'établir de comparaisons avec le Québec. Mais on peut être certain que les enjeux économiques pèseraient lourd dans la construction de ce nouveau pays si le «oui» l'emportait.

Sans compter les débats politiques qui s'ensuivraient, ne serait-ce que celui-ci, qui concerne l'entrée éventuelle de la nouvelle Écosse dans l'Union européenne. Pour être admise dans ce marché commun européen, une candidature doit être acceptée à l'unanimité par les États membres. Toutefois, l'Espagne - elle-même sujette à être fragmentée - semble bien peu enthousiaste à l'idée de fournir des munitions à la Catalogne en reconnaissant le droit de l'Écosse à faire partie de l'Union. Et si elle temporise sur ce point, une Écosse indépendante pourrait en pâtir. La libre circulation des biens et des personnes au sein de l'Europe serait alors entravée aux douanes.

De belles qualités, mais beaucoup d'interrogations

Dans l'immédiat, l'économie écossaise présente une série de qualités réelles assorties d'interrogations embêtantes qui rendent plus délicat un jugement final sur sa capacité à établir sa prospérité future.

Son PIB par habitant se situe dans la moyenne européenne, selon des données de la Banque mondiale. En 2013, à 39 642 dollars américains, il était devancé par celui des pays scandinaves, du Benelux, de l'Allemagne, de l'Autriche et de l'Irlande, mais égalait celui de la France et dépassait celui du Royaume-Uni ainsi que ceux des pays de l'est et du sud de l'Europe. Par comparaison, celui du Canada était cette année-là de quelque 52 000 $.

En fait, le PIB de l'Écosse représente 10 % du PIB du Royaume-Uni pour 8,5 % de sa population. Ce qui laisse entendre que le nouvel État serait plus riche que son voisin du Sud... Cette bonne fortune lui vient de son pétrole : selon la banque française Natixis, 96 % de la production pétrolière britannique et 52 % de celle de son gaz naturel sont issus des eaux territoriales écossaises. Les revenus, eux, sont pour l'instant partagés, ce qui laisse deviner d'âpres négociations si le divorce est prononcé.

Mais cette force cache une faiblesse : cette production va en déclinant, et on estime qu'à son rythme actuel, les réserves pourraient être épuisées vers 2040. Et les deux tiers de ces exportations d'hydrocarbures sont naturellement destinés à l'Angleterre. Il faudra peut-être rebrasser les cartes en cas de mésentente.

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