L'économie collaborative, ou le test de la perceuse électrique


Édition du 05 Novembre 2016

L'économie collaborative, ou le test de la perceuse électrique


Édition du 05 Novembre 2016

[Photo : 123RF/rawpixel]

Qui parmi vous possède une perceuse électrique ? Maintenant, combien de temps prévoyez-vous y recourir pendant sa durée de vie utile, avant que n'arrive le moment d'en disposer ?

En moyenne, de 8 à 12 minutes. Pas davantage.

Comme illustration de l'intérêt de l'économie dite «collaborative», on ne peut trouver plus frappant...

C'est l'exemple que nous a servi Guillaume Lavoie lors de la récente conférence du Groupe Les Affaires sur les villes intelligentes, à Montréal. Il est conseiller municipal du parti Projet Montréal pour l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, et ce n'est manifestement pas la première fois qu'il réfléchit à la façon dont on pourrait mieux utiliser nos ressources, tout en faisant évoluer les villes. Sa présentation était éloquente (et il a diplomatiquement omis d'ajouter qu'il était désormais candidat à la direction de son parti politique municipal).

Oui, il existe des sites qui permettent de partager des outils au lieu de s'en encombrer quand on ne les emploie à peu près jamais. Laremise.ca est en un, qui se définit comme une sorte de bibliothèque pour instruments en tous genres, autant pour la cuisine que pour le jardinage. On emprunte et on remet.

Évidemment, tout dépend de l'usage que vous faites d'un certain outil et de l'urgence de l'avoir à portée de main. On ne voudrait pas avoir à courir après une moulinette quand vient le moment de préparer une purée de légumes ni devoir chercher une pompe à vélo pour regonfler des pneus à plat. Mais la scie électrique ? La grande échelle qui prend tant de place et qu'on ne sait pas où ranger ?

L'automobile, exemple ultime

C'est vrai qu'il y a là un a défi : repenser notre rapport à tout ce que nous accumulons et, en même temps, rationaliser ce lien avec des outils dont nous ne nous servons que rarement.

La voiture représente l'exemple ultime.

Elle est inerte 96 % du temps.

Par ailleurs, en moyenne, son coût d'utilisation est de 9 000 $ par année. Est-ce là un emploi judicieux du capital ?

Évidemment, la situation est différente selon qu'on habite dans une grande ville ou en région rurale. Pas évident de recourir à des systèmes de partage dans des territoires où les maisons sont à des centaines de mètres les unes des autres.

Mais ailleurs ? Pour reprendre les mots du maire de Granby, Pascal Bonin, qui participait à cette conférence, posséder une voiture n'offre plus le même statut social qu'autrefois. En fait, disait-il, pour les gens de Montréal - et de Québec -, le statut s'est transformé en statue, tellement les automobilistes sont coincés dans des bouchons qui n'en finissent plus !

Il est davantage concerné, quant à lui, par la capacité de sa ville à répondre aux demandes des citoyens. Une ville qui se prétend «intelligente» devrait au moins être efficace. C'est désormais le cas à Granby quand vient le moment de délivrer un quelconque permis, souvent une procédure lourde en ce qui concerne autant les citoyens que les entreprises, qui voient les délais se multiplier.

Le maire Bonin était heureux de raconter que, dans sa ville, il n'est plus nécessaire d'attendre, de prendre un rendez-vous et de rencontrer en personne un employé pour présenter une demande. D'ici le tournant de l'année, tout pourra être réglé en ligne. Construction, rénovation, ouverture d'un commerce, ces permis pourront être pris en considération en ligne, le but étant qu'au moins la moitié d'entre eux soient ainsi attribués en quelques jours.

Non seulement ce sera plus rapide, mais la ville, qui connaît une bonne croissance, pourra limiter l'engagement d'effectifs supplémentaires pour suivre la cadence, puisqu'elle améliorera ainsi sa productivité... «Les services sont mieux rendus sans explosion des coûts», dit-il, manifestement fier.

Shawinigan, une ville qui revient de loin

Le maire de Shawinigan, Michel Angers, était tout aussi fier que son collègue de Granby lorsqu'il a présenté son projet d'éclairage intelligent des rues.

Shawinigan est une ville qui revient de loin. Au lieu de s'apitoyer sur sa prospérité déchue, cette municipalité, qui figurait parmi les plus riches du Canada au 20e siècle, a entrepris de se réinventer.

Les grandes usines à cheminées, pour le papier, le textile, l'aluminium ou autres, se sont tues. Mais la nouvelle économie a pris le relais, entre autres pour tout ce qui a trait à l'électrification des transports. Sans compter CGI qui y a installé un de ses centres d'excellence pour son travail dans les technologies de l'information et des communications. Ce centre comptera bientôt 300 employés.

Et tant qu'à se projeter vers l'avenir, pourquoi ne pas améliorer la gestion des services de base, comme l'éclairage des rues, tout en diminuant la facture globale d'électricité ?

En partenariat avec les firmes québécoises Énergère et DimOnOff, Shawinigan convertira en DEL ses 6 141 luminaires d'ici la fin de l'année et les gérera à distance, selon la luminosité du moment.

Auparavant, tout était statique. Impossible de s'ajuster aux circonstances. Mais les finances des villes subissent énormément de pression. On ne peut plus en demander davantage aux contribuables, alors que les besoins, eux, augmentent sans cesse.

Et si elles agissaient plus intelligemment et plus efficacement ?

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