Dans un texte intitulé « Les effets pervers de la sortie du nucléaire » (daté du 23 août), on concluait que « le bilan est peu reluisant. Ni les industriels, ni les consommateurs, ni l'environnement n'en profitent pour l'instant ». Le prix de l’électricité est désormais un des plus élevés d’Europe. À terme, ces hausses sont insoutenables. De là l’attrait paradoxal du charbon, abondant, peu cher… mais terriblement polluant pour l’atmosphère, sans compter une empreinte sinistre sur l’environnement terrestre.
La ruée vers les gisements de lignite menace même des villages médiévaux allemands qui ont survécu même à la Deuxième guerre mondiale. Dans la seule région de Lausitz, rapportait récemment l’agence Bloomberg – en parlant du charbon « le plus sale »- , leur exploitation a fait disparaître pas moins de 136 villages depuis 1924 et la cadence de destruction reprend aujourd’hui de plus belle.
Il n’y a pas que l’Allemagne qui se lance à nouveau dans le charbon. La Pologne et la République tchèque, entre autres, mettent le paquet. Mais c’est plus dérangeant dans le cas des Allemands qui jouent les vertueux en public, mais qui s’encombrent peu de leurs principes en coulisses. Ça s’appelle parler des deux côtés de la bouche.
Le Canada, en revanche, est souvent vilipendé par les bien pensants internationaux pour sa production et sa consommation d’énergie. Mais ici, au moins, on ne fait pas la morale aux autres. Dommage pour tous mes collègues et militants écologistes qui passent leur temps à nous citer l’Allemagne en exemple…