Les risques sont plus élevés pour le marché immobilier de Montréal que pour celui de Vancouver, alors que la situation demeure globalement équilibrée pour l’ensemble du Canada.

Étonnant ? Pas selon les critères de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), qui vient de faire paraître son diagnostic de l’état de santé du marché de l’habitation d’un bout à l’autre du pays. En termes officiels, l’exercice porte le nom d’AEPL, qui réfère au «cadre d’analyse et d’évaluation des prix des logements» de la SCHL.

On se serait attendu d’y trouver des avertissements sérieux quant aux dangers de surchauffe à Vancouver, par exemple, où les prix ont littéralement explosé ces dernières années. Le prix moyen d’une simple maison, par exemple, y frôle maintenant 1 million de dollars.

Sauf que «la demande de logements dans toutes les gammes de prix est soutenue par la croissance de la population et du revenu personnel disponible», indique la SCHL. Autrement dit, l’argent et le monde affluent à Vancouver… ce qui contribue à dynamiser le marché. Le niveau de risque est y donc considéré «faible».

Le verdict est moins souriant pour Montréal. Oui, les prix sont nettement moins élevés, mais ils ont augmenté davantage que le revenu personnel disponible depuis 2004. Par ailleurs, la demande ne suit pas le rythme de l’offre toujours plus abondante, surtout dans le domaine de la copropriété où les mises en chantier ne dérougissent pas. Les tours poussent dans le centre-ville et dans Griffintown, par exemple. Montréal se voit donc attribuer une mention de risque «modéré».

Pareil pour Québec, avec essentiellement les mêmes explications. Toronto hérite également de la l’évaluation de risque «modéré» à cause de la forte augmentation des prix, supérieure à celle des revenus. Encore là, ce n’est pas suffisant pour déclencher l’alarme. C'est différent pour Regina et pour Winnipeg.