Hydro-Québec doit redevenir un objet de fierté


Édition du 14 Mars 2015

Hydro-Québec doit redevenir un objet de fierté


Édition du 14 Mars 2015

(Photo: Bloomberg)

Les dirigeants d'Hydro-Québec subiront un électrochoc quand ils prendront connaissance du plus récent palmarès des entreprises les plus admirées du Québec, compilé par la firme Léger et présenté dans ce numéro du journal. Sur 249 entreprises, Hydro-Québec se situe cette année au... 245e rang !

C'est une véritable descente aux enfers. En 2013, Hydro était 182e (sur 250). En 2007, le classement alors publié par le magazine Commerce la plaçait au 105e rang sur 150. En 2001, elle était au 37e rang. «En 1994, Hydro-Québec trônait au 2e rang, tout juste derrière Bell Canada», rappelle Christian Bourque, vice-président exécutif chez Léger. L'une et l'autre ont depuis perdu des points, du fait de lacunes dans leurs rapports avec leur clientèle, mais dans le cas d'Hydro, il s'agit d'une «glissade spectaculaire», pour reprendre l'expression de Christian Bourque.

Manque de pot, ce palmarès sort quelques jours après la décision de la Régie de l'énergie d'autoriser une nouvelle hausse tarifaire de 2,9 %, moins que les 3,9 % souhaités par la société, mais néanmoins bien supérieure au taux d'inflation. Peu importe que la Régie attribue près des trois quarts de cette hausse au coût élevé des approvisionnements supplémentaires - entendre l'apport de l'énergie éolienne. Cette contribution a été imposée par les différents gouvernements provinciaux. Hydro n'a d'autre choix que de l'intégrer dans son réseau, mais c'est quand même elle qui va recevoir les tomates.

Par-dessus le marché, l'annonce de cette nouvelle augmentation de tarifs survient à peine quelques semaines après la parution du rapport annuel d'Hydro-Québec, qui faisait état de bénéfices de 3,36 milliards de dollars, un record. Le gouvernement en récupère la plus grande partie (2,5 G$), ce qui pourrait tempérer ses envies d'aller puiser directement dans nos poches. «Mais il est difficile pour les consommateurs d'effectuer cette gymnastique mentale et de faire la part des choses, dit Christian Bourque : ils retiennent qu'Hydro-Québec fait de gros profits.»

Ajoutez le brouhaha entourant l'implantation de ces compteurs dits «intelligents», et dont bien des clients se plaignent, à tort ou à raison, disant qu'il semble que leur facture a depuis fortement grimpé. Est-ce le fait des hivers rigoureux ? Des vieux compteurs, qui étaient imprécis ? Ou du fait que les nouveaux compteurs gonflent la consommation ? Dans tous les cas, on aurait imaginé Hydro-Québec montant au front pour répondre efficacement aux doléances de sa clientèle. Ça n'a pas été le cas. Pour reprendre une vieille expression de hockey, «on s'est replié dans sa zone en jouant défensif». L'opacité a eu raison de la transparence. À ne pas vouloir confronter ces plaintes, fondées ou non, Hydro a sacrifié une partie de son image publique.

Un fournisseur de service comme les autres

«Nous sommes Hydro Québécois»... «On est 12 012»... Vous souvenez-vous de ces valeureux slogans, à l'époque où Hydro Québec était une source de fierté collective ? C'était à la fin des années 1970, il n'y a pas si longtemps. «Hydro-Québec était vue comme un fleuron de notre développement économique», dit Christian Bourque, qui ajoute, comme à regret, que l'entreprise a cessé de nous faire rêver. Elle est désormais un fournisseur de service comme les autres, soumise aux mêmes critiques quand le consommateur s'estime mal servi. L'opinion publique peut se retourner rapidement.

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