Huard faible: ok pour les exportateurs, mais un K.O. pour les familles

Publié le 17/01/2016 à 08:45

Huard faible: ok pour les exportateurs, mais un K.O. pour les familles

Publié le 17/01/2016 à 08:45

Photo: Shutterstock

Permettez cette petite leçon d’économie, mais elle s’impose alors que nos dirigeants, à commencer par le gouverneur de la Banque du Canada, voit des effets positifs à la dégringolade de notre dollar.

Est-il allé lui-même au supermarché récemment? Lui arrive-t-il de calculer ce qu’il peut servir à sa famille compte tenu de la hausse accentuée des prix des aliments?

Lisez aussi: 8$ pour un chou-fleur...sérieusement?

Macro économie : à terme, le baisse du dollar sera bénéfique à nos exportateurs, le coût réel des biens (comme les services) qu’ils proposent ne cesse de baisser. Il y a longtemps que leur offre a été aussi attrayante en termes de prix. Un exemple : les fabricants québécois d’armoires de cuisine qui ont leurs entrées aux Etats-Unis s’attendent à une excellente année.

Oui, en autant que les contrats arrivent, ce qui leur permettra d’intensifier leur production, d’embaucher plus de monde, d’améliorer leurs conditions de travail…

Répétez cet exemple des centaines, voire des milliers de fois à travers le pays. La machine va repartir, à moyen terme, notre économie globale va en profiter, paraît-il.

Mais au jour le jour ? Détour, cette fois-ci, vers la micro économie.

Il faut alors considérer l’impact immédiat, la sanction sur les finances des ménages et sur les rêves des citoyens.

Les revenus ne bougent à peu près pas, mais les dépenses, elles, explosent.

Après avoir augmenté de près de 10 % en 2015, selon le Food Institute de l’Université Guelph, le prix des fruits et légumes frais devrait continuer leur course et voir leur facture grimper de 2 à 4 % en 2016, ont dit leurs responsables en début d’année... mais c’était avant que le huard ne s’écrase. En toute logique, la hausse risque d’être beaucoup plus salée.

Allez raconter aux gens de s’alimenter sainement dans ces conditions ! Et c’est sans compter les prix toujours plus pesants des viandes, des poissons et tutti quanti.

Le pire, c’est qu’à travers la planète, les prix baissent. Selon l’indice compilé par la FAO, l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui suit l’évolution des denrées de base (viandes, céréales, etc.), ils ont reculé de 19 % en 2015 !

Tant mieux pour les consommateurs à travers la planète, dont les plus pauvres ont été durement touchés au temps des pénuries, mais depuis quelques années, de très bonnes récoltes et productions ont inversé la tendance.

Ici ? Nous sommes à contre-courant. Nous casquons. Et au-delà de l’alimentation, c’est tout ce qui nous lie au Sud, en commençant par les très légitimes projets d’évasion au cœur de l’hiver, qui s’en trouve compromis.

Alors… parfait pour les exportateurs, qui vont finir par en profiter s’ils savent bien jouer leurs cartes. Avec un peu de chance, et d’intégrité de leur part, leur bonne fortune finira par rejaillir sur l’ensemble de la communauté.

Mais en attendant, on fait quoi pour soulager les citoyens qui doivent et devront composer avec un coût de la vie toujours plus élevé ? Vrai, les statistiques sur l’inflation sont pour l’instant rassurantes, mais dans ces conditions, les chiffres risquent de gonfler et de faire mal dans la vie de tous les jours… MM. Poloz et cie y ont-il songé?

À la une

5 aspects à surveiller pour l'achat d'une première maison

Il y a 23 minutes | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Cette décision va bien au-delà de simplement investir dans une propriété.

Une erreur stupide et coûteuse

C’est à Bernard Baruch qu’on attribuerait le dicton «personne n’a jamais perdu d’argent en prenant des profits»

Les prix élevés du chocolat font partie d’une tendance plus large

En février dernier, les prix du cacao étaient près de 65% plus élevés qu’il y a un an.