Est-ce que parce que la saison du Canadien se prolonge que les parcours de golf sont moins fréquentés ? (pas tant parce qu’ils sont nombreux à jouer, mais bien parce qu’on nous flanque des matches en après-midi la fin de semaine…)
Ou bien est-ce à cause la météo exécrable qui a retardé le début de saison et qui a refroidi bien des joueurs ?
Ou bien, simplement, parce que les promoteurs ont mal interprété le vieillissement de la population, qui devait (théoriquement) leur attirer des tonnes de joueurs ?
Si vous avez répondu OUI aux trois questions, vous avez bien raison, mais la troisième interrogation est la plus fondamentale, et la plus préoccupante. Parce qu’elle fait état, cette fois, d’un malaise structurel.
C’est une affaire de syllogisme, un raisonnement employé depuis l’Antiquité. Par exemple : « Tous les hommes sont mortels. Socrate est un homme. Donc, Socrate est mortel. » D’accord.
Mais il peut aussi y avoir des perversions, du genre: « L’homme descend du singe. Le singe descend de l’arbre. Donc, l’homme descend de l’arbre. »
Il faut un instant, ou deux, pour trouver l’erreur.
Les gestionnaires de golf, eux, sont tombés dans le panneau, comme dans le deuxième exemple.
Leur syllogisme était: « Il y a de plus en plus de gens âgés. Les gens âgés jouent au golf. Donc, il y aura de plus en plus en plus de joueurs de golf. » En corollaire, des gens qui auront plus d’argent parce qu’ayant moins d’obligations. Et on a augmenté considérablement l’offre, sauf que la demande n’a pas suivi. Les chiffres ne mentent pas.