Des sièges sociaux qui ont de moins en moins d'influence

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Septembre 2015

Des sièges sociaux qui ont de moins en moins d'influence

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Édition du 19 Septembre 2015

Le cas Bell et Astral

Par ailleurs, un autre nom a récemment disparu du paysage montréalais et on est en train d'en constater l'impact. Astral a été achetée par Bell en juillet 2013 après que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) eut jugé suffisantes les concessions et assurances incluses dans l'entente. Sauf que, parallèlement, Bell se recentrait progressivement à Toronto, bien que son siège social soit toujours officiellement établi à Montréal.

Pour la première fois de son histoire, Bell est dirigée par un président, George Cope, qui passe le plus clair de son temps à Toronto. La majorité de son état-major aussi.

Il fallait donc logiquement redouter un déplacement de la gestion d'Astral de Montréal à Toronto, et c'est exactement ce qui se passe.

L'année 2015 a vu une vague de licenciements de cadres supérieurs montréalais, le dernier en date touchant Mario Clément, autrefois vice-président au contenu chez Astral. Cette ronde de mises à pied ne touche pas que des dirigeants montréalais, c'est vrai : au moins cinq cadres supérieurs de Bell établis à Toronto viennent aussi de perdre leur poste dans ce qui est manifestement un mouvement de rationalisation et de réduction de coûts. Sauf qu'à terme les décisions stratégiques touchant les anciennes stations de radio et de télé d'Astral relèveront de Toronto.

Au-delà de la perte d'influence, on peut aussi craindre qu'il ne devienne plus compliqué pour les producteurs et pour les artisans québécois de promouvoir leurs idées et de se glisser dans les grilles télé. Dans ce milieu, connaître les bonnes personnes et fréquenter les bons réseaux font partie des atouts stratégiques. On ne rétablit pas les relations appropriées du jour au lendemain.

Sans compter que, tout comme Alcan, Astral était très active en matière de commandites et de mandats professionnels. Bell l'est aussi, mais il est peu probable qu'elle reprenne à son compte toutes les contributions d'Astral au milieu. Dans ce domaine, 1 + 1 n'égale pas 2. Certaines actions seront mises de côté.

On ne le dira jamais assez, les sièges sociaux d'importance représentent un actif stratégique pour les collectivités où ils sont établis, un actif qui va bien au-delà de leurs seuls employés. On a eu tendance, au Québec, à sous-estimer leur rayonnement. Dans la mesure où c'est possible, lorsqu'il y a fusion ou acquisition d'entreprise, les autorités devraient tenir compte de cette variable dans les discussions qui touchent l'éventuel déplacement d'un siège social.

Rien ne se perd, rien ne se crée, disait le chimiste et philosophe Antoine Lavoisier. Peut-être en chimie, mais en matière de sièges sociaux, dommage, on n'en regagne pas forcément autant qu'on en perd...

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La machine canadienne, sur laquelle on compte beaucoup (pensons à la péréquation), éprouve elle-même des problèmes. L'Ontario et l'Alberta acceptent momentanément des déficits en attendant de redémarrer leurs moteurs. Le Québec ? Les Martin Coiteux et cie ont montré qu'ils étaient sérieux dans leur désir de resserrer la gestion des finances publiques. Mais la sévérité des compressions en cours est discutable, particulièrement en éducation. Et on a passé plus de temps à surveiller la colonne des dépenses, alors qu'il faudrait surtout accélérer l'entrée de nouveaux revenus (autrement qu'en alourdissant la fiscalité). Voilà pourquoi les annonces touchant Nemaska Lithium et Ludia, entre autres, sont encourageantes. Le Québec doit tout faire pour stimuler les investissements privés. À terme, il regarnira ses coffres, les agences de crédit lui donneront un sauf-conduit, et on pourra enfin regarder droit devant.

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