De superbes autoroutes et de nombreux péages


Édition du 02 Août 2014

De superbes autoroutes et de nombreux péages


Édition du 02 Août 2014

Des trois consortiums en lice pour construire le pont Champlain, deux comptent au moins un partenaire espagnol. Et ce n'est pas étonnant, compte tenu de l'expertise reconnue des firmes espagnoles dans ce domaine.

Il suffit de circuler sur les autoroutes du nord de l'Espagne, en terrain montagneux, pour constater que le pays a décidé de miser sur la qualité de ses infrastructures. On pourrait même parler d'une «signature» espagnole. Tunnels et viaducs vertigineux se succèdent, jamais banals. À coupler le souffle.

Pourtant, quand on entend parler ici de l'économie espagnole, ce sont les mauvaises nouvelles qui dominent. Le pays a été durement touché par la récession et peine à se relever. Le taux de chômage officiel chez les jeunes se maintient obstinément au-dessus de 50 %.

Mais comme au Canada, l'Espagne présente des disparités régionales, encore plus importantes dans son cas. Le nord du pays, de la Catalogne au Pays basque, se porte bien mieux que le sud. Dans le nord-est, l'activité industrielle demeure intense. Et les grands chantiers autoroutiers sont nombreux et impressionnants. Les péages aussi... c'est la contrepartie.

N'empêche, ces avancées permettent aujourd'hui aux firmes espagnoles d'exporter leur savoir-faire partout dans le monde et de soumettre leur candidature pour réaliser de grands ouvrages. Ils ne sont pas évidemment pas les seuls à le faire : des sociétés françaises comme Eiffage - notamment responsable du fameux viaduc de Millau, dans le sud-ouest du pays - convoitent elles aussi ces mandats lucratifs, comme toutes les firmes d'ingénierie d'envergure internationale. Mais les Espagnols semblent maintenant omniprésents.

De là, par exemple, la présence d'ACS Infrastructures et Dragados Canada aux côtés de SNC-Lavalin au sein du Groupe Signature, un des trois consortiums retenus par Ottawa pour participer à l'appel d'offres en lien avec la construction du futur pont qui enjambera le fleuve. Un autre, le Partenariat Nouveau Pont Saint-Laurent, compte parmi ses membres OHL (pour Obrascon Huarte Lain) Construction Canada, dont la maison mère est déjà active à Montréal puisqu'elle fait partie du groupe qui construit le nouveau CHUM, au centre-ville.

Bien sûr, des sociétés d'ici feront partie des maîtres d'oeuvre du futur pont. La tourmente qui s'abat depuis quelques années sur les ingénieurs québécois ne leur facilite pas la tâche et leur réputation a été ternie. Mais attention, ce n'est pas tant leur savoir-faire qui a été mis en question que l'éthique des dirigeants des firmes. Il reste que cette faiblesse, à tout le moins momentanée, conjuguée à l'ampleur de la tâche à accomplir, ouvre la porte à des partenariats internationaux à l'intérieur desquels les Espagnols sont impatients de se faire valoir.

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