Cette fois, Québec et Ottawa doivent s'entendre au plus vite

Publié le 15/05/2016 à 11:58

Cette fois, Québec et Ottawa doivent s'entendre au plus vite

Publié le 15/05/2016 à 11:58

(Photo: 123rf.com)

«Chaque fois que les municipalités du Québec discutent directement avec le gouvernement fédéral, elles se retrouvent en relation illégitime!»

Cette citation me vient d’Éric Forest, maire de Rimouski, ancien président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et participant intéressé aux toutes dernières assises de l’UMQ, jeudi et vendredi dernier à Québec.

En toute civilité, ce qu’il voulait dire mais ne pouvait l’exprimer ouvertement devant un journaliste, c’était: «Est-ce qu’on peut passer au-delà des chicanes de pouvoirs et de juridictions pour que l’argent promis par Ottawa puisse enfin nous être versé?»

La question est importante. Elle concerne tous les citoyens du Québec, directement s’ils sont propriétaires ou indirectement, s’ils sont locataires. Pour être clair, les charges que doivent assumées les municipalités sont refilées aux résidents propriétaires, et les locataires finissent par absorber une partie de la facture.

Supposons un instant que ces municipalités puissent obtenir des fonds fédéraux, pour, disons, les travaux d’aqueduc ou d’égout, le transport en commun ou le logement social ?

C’est en plein ce qui a été évoqué dans le récent budget fédéral et qui permettrait ainsi aux municipalités de ne pas en demander davantage à leurs résidents.

Oui, mais… si le passé est garant de l’avenir, c’est plutôt mal barré. Habituellement, Ottawa et Québec asticotent et les municipalités attendent peu importe le parti au pouvoir de part et d'autre. On pourrait espérer que ce sera mieux cette fois-ci mais rien n’est moins sûr.

Rappel: le plus récent programme fédéral d’investissements en infrastructures, le Fonds Chantiers Canada, conçu par le gouvernement Harper, réservait 1,8 milliard de dollars pour les municipalités québécoises. Mais entre gouvernements, on s’est accroché sur les détails… Savez-vous combien il en reste dans les tiroirs, qui n’ont pas été attribués? 1,6 milliard. L’essentiel.

Pendant ce temps, vos taxes municipales augmentent, et le ton monte entre élus et employés syndiqués parce que les finances sont serrées et qu’on ne veut surtout pas les compromettre encore plus.

Voilà pourquoi les intentions du gouvernement Trudeau d’investir 120 milliards de dollars dans le type d’infrastructures dont on parlait plus haut sonnent comme de la musique aux oreilles des élus. Encore que…

Comme le rappelait le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, invité d’honneur de ces assises de l’UMQ, le plan est d’en débourser 11,9 milliards au cours des cinq prochaines années. Autrement dit, même pas 10% durant la première moitié de cet échéancier. Si tout fonctionne, ce sera ensuite l’avalanche au cours des cinq années suivantes.

Hmm… on verra. Mais en attendant, les élus municipaux piaffent, de là l’urgence d’une entente entre Québec et Ottawa pour qu’au moins les fonds disponibles soient débloqués.

Mais sans le dire ouvertement, le fédéral pourrait fort bien vouloir orienter les choix. Québec va alors se rebiffer et rappeler que les affaires municipales sont de compétences provinciales et qu’Ottawa n’a pas un mot à dire même s’il signe les chèques… Et pendant ce temps, des projets utiles au jour le jour vont demeurer en attente de la manne céleste.

Sans blague, alors même qu’arrivent les comptes de taxes, toujours en hausse (sauf de rares exceptions), pourrait-on laisser faire les vieilles querelles et aller de l’avant?

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