Cette fois, Léo-Paul Lauzon chicane... les REER

Publié le 27/04/2011 à 16:36, mis à jour le 27/04/2011 à 19:47

Cette fois, Léo-Paul Lauzon chicane... les REER

Publié le 27/04/2011 à 16:36, mis à jour le 27/04/2011 à 19:47

Blogue.

Mais quelle mouche l’a piqué ?

Quand il s’attaque aux excès des grandes corporations, financières, pharmaceutiques, pétrolières ou autres, Léo-Paul Lauzon réussit souvent à s’attirer un courant de sympathie.

Mais en décriant les REER, comme il vient de le faire, il s'enfarge dans les fleurs du tapis.

D’après une étude de l Chaire d’études socioéconomiques de l’UQAM, il faut abolir les CELI et réduire radicalement les plafonds de cotisation aux REER. Motif : ce sont des échappatoires fiscales qui profitent d’abord et avant tout aux riches.

C’est vrai que pour mettre de l’argent de côté, il faut en avoir, et c’est encore plus vrai pour ceux qui en ont davantage.

Mais une fois cette évidence passée, il reste tous les autres citoyens dont les perspectives de retraite s’amincissent au fur et à mesure que se détériorent les régimes de retraite.

Au dernier décompte, à peine le tiers des travailleurs québécois bénéficient d’un régime de retraite d’employeurs; et à part les employés de l’État et des secteurs parapublics –dont les professeurs d’université, en passant-, ces régimes migrent de plus en plus vers les cotisations déterminées. La rente est alors loin d’être garantie.

Voilà pourquoi les REER se sont imposés. Avec raison, les gens essaient de mettre des fonds à l’abri et l’État les encourage en permettant un report de l’impôt à payer. Ce n’est pas un si gros cadeau parce que le péage s’effectue à la sortie. Et tant mieux si plus tard dans leur vie professionnelle, les travailleurs essaient de maximiser leurs cotisations à un REER. Ils se donnent un meilleur coussin.

Limiter toutes les contributions revient à prôner un nivellement par le bas. On nuirait aux gens de la classe moyenne sans aider davantage les pauvres. Comme équité sociale, on repassera.

Trois observations rapides en terminant.

1. Ils vont être contents de lire ça, au Fonds de solidarité FTQ, qui fait tout pour encourager les travailleurs à engraisser leur REER !

2. Je me demande ce que Jack Layton en penserait. Même le NPD, qui défend des thèmes progressistes, n’oserait jamais s’aventurer sur ce terrain.

3. Et tant qu’à réduire les privilèges dont se prévaudraient un groupe de gens favorisés, pourquoi ne pas remettre en question les régimes de retraites du secteur public et parapublic, des régimes coulés dans le béton et financés par l’ensemble des salariés, qui n’ont souvent pas de caisse de retraite eux-mêmes ?

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