Aujourd'hui l'île d'Orléans va mal, demain ce sera le Québec

Publié le 22/11/2015 à 16:14

Aujourd'hui l'île d'Orléans va mal, demain ce sera le Québec

Publié le 22/11/2015 à 16:14

(Photo: Shutterstock)

L’Île d’Orléans est l’un des endroits les plus attachants au Québec. Les villages tous plus pittoresques les uns que les autres se succèdent au fil de ces « 42 milles de choses tranquilles », comme chantait Félix Leclerc.

Mais c’est aussi une des MRC où l’âge médian est le plus élevé au Québec : pratiquement 52 ans, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), alors que la moyenne québécoise est de 42 ans.

Et voici que le Journal de Québec nous apprend qu’on y trouve un nombre jamais vu de propriétés à vendre et que le délai moyen pour une transaction atteint 200 jours, c’est à dire presque sept mois.

Ce n’est pas une coïncidence et c’est de mauvais augure pour bien des régions du Québec.

Pas une coïncidence : parce qu’un âge médian aussi élevé signifie que plusieurs citoyens ont atteint celui où il est à la fois logique et légitime de mettre sa propriété en vente. Sa taille et son entretien ne conviennent plus. L’offre ne cesse donc de gonfler alors que la demande, à Québec, ne suit plus malgré les nombreux charmes de l’île.

De mauvais augure : parce que tout le Québec vieillit, sauf dans certains secteurs urbains ainsi que dans le nord de la province. Ailleurs, notre démographie s’alourdit. En clair, nous comptons plus de gens âgés et moins de jeunes ménages. Ce qui arrive sur l'île annonce ce qui risque d'arriver ailleurs.

Que les gens vieillissent n’est pas une catastrophe en soi. En grande partie, les citoyens de 70 ans, voire plus, sont encore en forme et n’encombrent pas autant qu’on le craignait le réseau de la santé. Mais une fois les enfants partis, ils n’ont plus besoin d’être aussi grandement logés et vient le temps où ils se disent, avec raison, qu’il est temps de monnayer leur résidence et de se trouver un logis plus approprié à leurs besoins. Le profit qu’ils vont éventuellement tirer de cet échange peut leur permettre de profiter des grandes et des petites folies qu’ils ont bien méritées, voyages, etc.

Mais si tout le monde le fait en même temps, ça ne marche pas. De là ce signal prémonitoire pour l’ensemble du Québec.

Nous n’en sommes pas au danger d’éclatement de bulle immobilière qui menace Vancouver ou Toronto où les prix sont partis pour la stratosphère. Sur la côte ouest, en particulier, les cours atteignent des sommets qui préoccupent même l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Mais tant que de nouveaux acheteurs arrivent, souvent de l’étranger, l’équation peut tenir. La situation à Vancouver continue de défier l’imagination.

Ce n’est pas le cas pour la réqion de Québec, ni pour l’essentiel du Québec lui-même. C’est pourquoi le phénomène auquel on assiste sur l’île d’Orléans est embêtant. Il est plausible que survienne ailleurs, plus tôt que tard, le même déséquilibre entre vendeurs et acheteurs, faute de repreneurs.

Il va nous falloir nous rendre à l’évidence : à tous égards, l’enjeu démographique est central au Québec. Ne pas le réaliser, et ne pas l’admettre, nous conduit tout droit dans le mur, avec partout plein de pancartes « À vendre », et pas seulement pour l’immobilier. 

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