Alexis Tsipras, du parti Syriza, gagnant du scrutin en Grèce. Photo: Bloomberg
BLOGUE. L’élection de la gauche radicale, en Grèce, ne constitue plus un événement significatif au plan économique.
«Si la Grèce disparaissait, on ne s’en apercevrait même pas!»
Cette opinion lapidaire – et il n’est pas seul à penser ainsi – est celle du réputé économiste français Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de la Banque Natixis. Il était de passage à Montréal lundi pour rencontrer une vingtaine de gestionnaires de portefeuille qui recourent aux services d’analyse de la société française.
Ce n’est pas qu’il minimise la portée politique du choix que viennent de poser les Grecs. Après tout, les six années d’austérité sévère à laquelle ils sont été soumis devaient tôt ou tard provoquer une réaction. Mais dans le grand ordre des choses, la Grèce ne pèse pas lourd dans le paysage économique européen. Les exportations du reste de l’Europe vers la Grèce ne représentent que 0,7 % du total, et sa part du PIB dans l’ensemble européen est à peine plus élevée.
Le seul fait que les marchés boursiers aient à peine bronché lundi montre qu’on est loin des frayeurs que provoquait encore, il y a à peine trois ans, la perspective de l’élection du parti Syriza, opposé aux politiques d’austérité et à l’obligation du remboursement des créances contractées par la Grèce pour éviter la faillite.
L’Europe peinait encore à émerger de la récession, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, même l’Italie cherchaient à se redresser. On craignait un effet domino si la Grèce était pour s’écrouler.