C’est à la fois ce qui fait rager, mais qui permet aussi d’imaginer de meilleurs jours quand il est question de Montréal.
Mi novembre, la Société de développement commercial du boulevard Saint-Laurent (la «Main»), à Montréal, fait savoir que l’administration municipale refuse l’installation de guirlandes lumineuses sur quelque 2,5 kilomètres au-dessus de la grande artère. Motif? Apparemment, une affaire de sécurité publique.
Allez! En novembre et décembre, le manque de luminosité est particulièrement déprimant, et un peu partout sur la planète, les villes nordiques se fendent d’imagination pour contrer l’obscurité.
Mais à Montréal, les guirlandes du genre seraient interdites, selon un quelconque règlement ou pire, selon l’interprétation d’un fonctionnaire.
Et voici que le 17 novembre, en pleine séance de clôture de l’événement Je vois Montréal, le maire Denis Coderre tonne, de son siège au Théâtre Maisonneuve, « Les guirlandes, c’est réglé ! »
Tant mieux. Mais c’est en même temps préoccupant. S’il faut que le maire d’une ville de près de deux millions de citoyens ait recours au micro management pour trouver des solutions à des questions aussi élémentaires, il n’aura pas assez de 24 heures dans ses journées.
L’administration serait-elle si empêtrée dans ses structures ? Si sclérosée dans son fonctionnement ? Et à partir de quand risque-t-on de voir les élus prendre des raccourcis sur des sujets plus épineux juste parce qu’ils trouvent que ça n’avance pas assez vite à leur goût ?
On peut sourire et applaudir le maire Coderre pour avoir mis un terme à cette histoire ridicule. Le boulevard Saint-Laurent aura de belles couleurs à temps pour la période des fêtes et les citoyens en seront ravis. Mais il faudra bien qu’on se penche, à la ville, sur ces petites dérives de gestion au quotidien. Sinon, tôt ou tard, c’est le retour du cynisme et du désabusement qu’il faudra gérer.
