Trop d'investisseurs laissent dormir leurs liquidités

Publié le 17/09/2014 à 09:46

Trop d'investisseurs laissent dormir leurs liquidités

Publié le 17/09/2014 à 09:46

- L'investisseur particulier n'est pas le seul à détenir beaucoup de liquidités. Les entreprises formant l'indice S&P 500 en ont en moyenne pour 11.4% de leurs actifs et cette proportion n'a cessé de grimper depuis 2008. Tôt ou tard, ces entreprises voudront mettre leurs liquidités à contribution. Qu'elles élisent la redistribution aux actionnaires, le rachat d'actions ou les acquisitions, l'effet devrait être favorable pour les marchés boursiers.

- Bien que les marchés boursiers aient très bien fait au cours des dernières années, la hausse s'explique largement par la croissance continue des profits des entreprises. Ainsi, alors que le S&P 500 est environ 27% au-dessus de son meilleur niveau d'avant la crise financière (1995 points contre 1565), les bénéfices annuels des entreprises composant l'indice sont 25% au-dessus de leur niveau du même moment (115$ contre 92$US). Le ratio cours/bénéfice des 12 derniers mois de 17,4X qui en résulte n'est certainement pas une aubaine, mais ne semble pas exagéré non plus compte tenu des perspectives.

-Considérant la prudence avec laquelle les banques centrales abordent la normalisation des taux d'intérêt, il semble acquis que cette dernière ne sera entreprise qu'une fois la reprise économique confirmée et reconfirmée. Dans ce contexte, il est probable que les actifs plus risqués (actions et obligations à rendement élevé) digèrent assez rapidement le début du cycle de resserrement pour se raffermir par la suite. Cette transition dure historiquement de 3 à 6 mois pour les actifs en question.

L'investisseur avisé

L'investisseur avisé se rappellera que les actifs «plus risqués» sont généralement les meilleures options dans un contexte de hausse de taux d'intérêt qui est motivée par une croissance économique solide. Il s'assurera de surveiller sa répartition d'actif pour éviter l'érosion du pouvoir d'achat associé à une trop grande pondération en liquidités, mais voudra planifier tout déploiement dans les actifs risqués de façon graduelle. Celui qui choisira de garder une portion importante en liquidités s'informera sur les alternatives qui existent (par exemple en produits structurés, en gestion de devises ou en produits dérivés) pour emmener son rendement au-dessus du taux d'inflation en attendant (et espérant!) que des occasions plus attrayantes se présentent.

Questions à poser

- Quelle proportion de mes placements me rapporte moins de 2% par année (inflation long terme visée)?

- Comment faire pour générer 2%, 3% ou 4% de rendement sur mes liquidités, quelles sont les alternatives (produits structurés, gestion de devises, produits dérivés, etc.)?

- Quel est mon plan (moment et manière) pour déployer mes liquidités? Documentez-le!

À propos de ce blogue

Au fil des ans, Pierre a conseillé un large éventail d'investisseurs privés et institutionnels, y compris des familles fortunées, des fondations et des fonds de pension sur la saine gestion de leurs actifs. Au-delà de sa connaissance approfondie des marchés financiers, des stratégies d'investissement et de la construction de portefeuille, il a développé une expertise plus particulière en matière de conseil aux investisseurs sur l'utilisation de stratégies de placement non traditionnelles et d'investissements internationaux. Le mandat de ce blogue est donc d'aiguiller les lecteurs dans l'exploration de pistes paraissant inhospitalières à première vue, mais pouvant mener à des expériences très gratifiantes lorsqu'on sait s'y orienter. Pierre est titulaire d'un MBA, porte les titres de Chartered Financial Analyst (CFA) et Chartered Alternative Investment Analyst (CAIA), et est également Fellow de l'Institut canadien des valeurs mobilières et de l'Institut des banquiers canadiens. Il travaille pour UBS (Canada) à titre de gestionnaire privé senior.

Pierre Czyzowicz