Visa : un rapport annuel comme on les aime

Publié le 18/05/2014 à 14:40

Visa : un rapport annuel comme on les aime

Publié le 18/05/2014 à 14:40

Trop de dirigeants d’entreprises publiques se servent à mon avis du rapport annuel et de la lettre du président adressée aux actionnaires pour vanter les mérites de leur entreprise. Le rapport annuel devient ainsi une véritable plateforme promotionnelle pour attirer les investisseurs et peut-être pour faire augmenter (à court terme) la valeur du titre.

Pourtant, le rapport annuel est un des seuls outils qui permette de bien informer les actionnaires des faits nouveaux au sein d’une entreprise. Dans sa lettre aux actionnaires, le président devrait non seulement étaler les qualités et le potentiel de croissance de l’entreprise qu’il dirige, mais aussi discuter des défis qui la guettent, de sa stratégie à long terme pour relever ces défis et des succès récents tout autant que des ratés. Dans le Manuel des propriétaires de Berkshire Hathaway, Warren Buffett et Charlie Munger écrivent qu’ils seront candides dans leurs rapports aux actionnaires, en insistant sur tous les éléments, positifs et négatifs, qui leur permettront de mieux évaluer l’entreprise. « Notre ligne directrice est de vous rapporter tous les faits que nous voudrions connaître si nos rôles étaient inversés. »

Sur ces bases, je crois que le rapport annuel 2013 de Visa, un titre dont COTE 100 est actionnaire, mérite une mention d’honneur. Son nouveau président, Charles Scharf, y relate en premier lieu l’histoire de Visa afin de bien expliquer les activités de la société. Saviez-vous que les racines de Visa remontent à 1958 alors que Bank of America a commencé à poster des cartes de crédit à ses clients de la ville de Fresno, en Californie?

Ensuite, il explique comment cette histoire a créé les caractéristiques qui définissent les activités actuelles de Visa et qui devraient lui permettre de poursuivre sa progression au cours des 50 prochaines années. En particulier, Visa est avant tout un réseau de paiement, VisaNet. Ce point est important car bien des investisseurs croient à tort que Visa est un prêteur alors que ce sont ses clients, les banques, qui prêtent aux détenteurs de cartes de crédit. Le réseau mondial de Visa facilite les transactions électroniques et relie les consommateurs aux marchands et aux banques partout dans le monde. Ce réseau relie 14 600 institutions financières à 2,1 G de détenteurs de cartes qui peuvent utiliser ces dernières chez 36 M de commerçants sur l’ensemble de la planète. Comme le dit son président « peu d’entreprises ont de tels actifs et ils sont très difficiles à reproduire. »

Les risques et les défis

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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