Une lecture fascinante sur Buffett pour vos vacances d'été

Publié le 17/07/2014 à 09:38

Une lecture fascinante sur Buffett pour vos vacances d'été

Publié le 17/07/2014 à 09:38

BLOGUE. Je reviens de vacances où je me suis fait plaisir en lisant « Tap Dancing to Work. Warren Buffett On Practically Everything, 1996-2013 », un livre écrit par Carol J. Loomis. Mme Loomis, journaliste du magazine Fortune, a écrit pour la première fois sur Buffett en 1966 et est par la suite devenue une amie intime de l'investisseur. Au fil des ans, elle a écrit de nombreux articles de fond sur ce dernier, sur ses succès, sur sa philosophie d’investissement et même sur ses plus grandes erreurs.

Ce livre, qui n’est malheureusement disponible qu’en anglais pour le moment, présente tous les articles traitant de Buffett écrits par Mme Loomis et par d’autres journalistes de Fortune entre 1966 et 2013 de même que de nombreux articles rédigés par Warren Buffett lui-même, soit pour Fortune, soit dans les rapports annuels de Berkshire Hathaway. D’ailleurs, Mme Loomis a la chance d’éditer la fameuse lettre aux actionnaires du rapport annuel de Berkshire Hathaway depuis la fin des années 1970.

Voici quelques-unes des perles que j’ai glanées en lisant ce livre :

En 1977, Buffett était plutôt pessimiste envers le marché boursier en raison du taux d’inflation élevé et pouvant selon lui continuer à augmenter. Pourtant, il continuait d’investir dans les titres d’entreprises en Bourse. Pourquoi? Selon ses dires, « les actions demeuraient malgré tout la meilleure de toutes les piètres alternatives d’investissement dans une ère d’inflation, à condition d’acheter à un prix approprié. »

Parlant de son investissement légendaire dans le titre d’American Express en 1964, alors que ce dernier avait chuté après qu’une fraude ait été perpétrée dans une des divisions de l'entreprise, Buffett a dit qu’ « un investissement n’est pas intéressant seulement parce qu’il est impopulaire… Il reste que c’est un très bon endroit où pêcher. À Wall Street, on paye très cher pour un consensus joyeux. »

Autre point souvent répété mais combien important dans la façon d’investir de Buffett : lorsqu’il déniche une rare occasion d’investissement intéressante, il n’a pas peur d’y investir une somme très importante. Lorsqu’il a décidé d’investir dans American Express, Buffett avait établi une règle interne selon laquelle il ne devait pas investir plus de 25 % de la valeur du fonds d’investissement qu’il gérait dans un titre. Il a brisé cette règle en investissant 40 % de son fonds dans American Express.

Aussi, on comprend très bien que Buffett cherche avant tout à investir dans des entreprises de qualité. Comme il l’a souvent répété, il préfère acheter une entreprise extraordinaire à un prix ordinaire qu’une entreprise ordinaire à un prix extraordinaire.

« La grosseur du cerveau d’un investisseur est moins importante que son habileté à détacher son cerveau de ses émotions. » (Carol Loomis) Lorsque des étudiants ont demandé à Buffett comment il était devenu si riche, il a répondu « ce n’est pas en raison de mon QI. La principale raison est la rationalité. Pour moi, le QI et le talent représentent les chevaux-vapeur d’un moteur, mais l’efficacité de ce moteur dépend de la rationalité. » Comme il le dit un peu plus loin, « vous n’avez ni raison ni tort parce que d’autres personnes sont en accord avec vous. Vous avez raison parce que votre raisonnement et les faits sont vrais. »

Bref, pour ceux qui désirent approfondir leur connaissance de Buffett et des raisons qui expliquent son énorme succès d’investisseur, ce livre est un incontournable.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

 

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 détient des actions de Berkshire Hathaway dans plusieurs de ses comptes sous gestion.

 

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