Une façon (non scientifique) de mesurer l'attrait de votre portefeuille

Publié le 14/04/2017 à 11:48

Une façon (non scientifique) de mesurer l'attrait de votre portefeuille

Publié le 14/04/2017 à 11:48

(Photo:123rf.com)

On sent de la nervosité sur les marchés depuis quelques semaines. Les indices boursiers n’ont pas baissé beaucoup (le S&P 500 n’a perdu que 2,1 % depuis son sommet récent atteint le 2 mars), mais la volatilité a augmenté sensiblement. À cet égard, j’aime bien garder un œil sur l’indice de volatilité du S&P 500 pour me donner une idée de la nervosité ambiante. Or, cet indice, communément appelé le VIX, est passé d’un creux récent de près de 10,5 à presque 16,0 au cours des dernières semaines. On est encore loin du niveau de 22,0 atteint la veille des élections présidentielles américaines, mais c’est une hausse notable et le plus haut niveau atteint depuis le début de l’année. J’ai aussi noté que quelques-uns des titres de notre univers ont subi des corrections au cours des dernières semaines.

Or, je me suis livré ce matin à un petit exercice qui est à mon avis assez instructif, bien qu’il ne soit pas très scientifique. J’ai souvent répété qu’un investisseur à long terme ne devrait pas trop se soucier des marchés boursiers et des nouvelles dont nous bombardent les médias. Il devrait plutôt se concentrer sur les sociétés qu’il possède et s’assurer qu’elles poursuivent leur progression à long terme. Le petit exercice auquel je me suis prêté est un bon exemple de ce que j’entends par «se concentrer sur ses entreprises».

Le portefeuille de la Lettre financière COTE 100 compte aujourd’hui 29 titres (j’exclus de mes calculs trois sociétés du portefeuille qui font présentement l’objet d’offres publiques d’achat (OPA)). Pour chacun de ces titres, nous établissons une évaluation, une projection sur 12 mois de la valeur que nous estimons, laquelle est mise à jour dès qu’une société publie de nouveaux résultats trimestriels ou qu’une nouvelle importante survient. Bien que ces évaluations ne soient pas précises, nous nous efforçons de les établir le plus objectivement possible, en fonction de toutes les informations financières disponibles et toujours selon une méthodologie constante. Règle générale, les ajustements que nous apportons à nos évaluations ne changent pas drastiquement d’un mois à l’autre, surtout lorsque nous considérons l’évaluation moyenne de l’ensemble des titres qui constituent le portefeuille. Nous effectuons le même exercice pour tous les titres de nos portefeuilles sous gestion.

Donc, j’ai calculé le rendement potentiel de chacun des 29 titres du portefeuille en date d’aujourd’hui et en fonction de l’évaluation que nous en faisons. Ainsi, en moyenne, le rendement potentiel moyen est présentement de 8,7%. Si l’on inclut les dividendes versés par ces sociétés, le rendement moyen estimé monte à 10,4% pour les 12 prochains mois. Sur les 29 titres, 13 offrent selon nous un potentiel de rendement supérieur à 10,0%; six s’échangent à un cours un peu supérieur à notre évaluation. Aussi, un autre signe que nos sociétés sont en santé, depuis le début de 2017, neuf d’entre elles ont augmenté leur dividende.

Sans contexte, de telles statistiques ne disent pas grand-chose. Ce qui est intéressant est de les comparer aux statistiques antérieures du portefeuille. J’ai donc fait le même calcul au 31 décembre 2016, alors que les marchés boursiers venaient de s’apprécier et atteignaient un sommet. À cette date, selon les évaluations que nous faisions des titres du portefeuille, le rendement estimé potentiel du portefeuille était de 3,9% ou de 5,3% avec les dividendes. En outre, 10 titres offraient un potentiel de rendement de plus de 10% et 11 titres s’échangeaient à un cours supérieur à notre évaluation. 

En investissant en Bourse, on n’achète pas des bouts de papier, mais des participations dans des entreprises. Ces sociétés sont comme des organismes vivants qui s’adaptent et qui progressent. Comme l’économie, leurs profits, dans l’ensemble, augmentent inexorablement avec le temps. Ainsi, au cours des derniers mois, nous avons majoré certaines des évaluations de nos sociétés en fonction de leurs récents résultats financiers (dans quelques cas, nos évaluations ont été réduites).

Un tel exercice remet les choses en perspective. On voit ainsi que nos entreprises continuent de progresser et d’augmenter leurs profits. Combinée à la baisse récente des marchés, cette progression se traduit par une amélioration sensible des perspectives de rendements.

En vous concentrant sur vos entreprises et sur leurs résultats financiers, vous êtes en mesure de les évaluer objectivement sans vous laisser influencer par les mouvements souvent inexplicables de la Bourse. L’exercice permet en outre de réaliser que la baisse récente des marchés ou toute éventuelle correction n’est pas la fin du monde. Dans la plupart des cas, elle augmente tout simplement le rendement potentiel de votre portefeuille. Elle peut aussi créer des occasions d’achat intéressantes.

Philippe Le Blanc, MBA, CFA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et chef des placements chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.

 

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