Bourse: tout ce que je sais, c'est qu'on ne sait pas

Publié le 09/09/2016 à 07:31

Bourse: tout ce que je sais, c'est qu'on ne sait pas

Publié le 09/09/2016 à 07:31

(Photo: 123rf.com)

BLOGUE. Bonne rentrée! L’été semble avoir été particulièrement tranquille en Bourse, sans incident majeur et sans grande volatilité. De fait, peut-être est-ce un signe de complaisance de la part des investisseurs, mais l’indice de volatilité VIX se maintient très bas depuis plusieurs semaines, évoluant dans une fourchette de 11 à 14 points après avoir atteint un pic de près de 25 en juin, autour du Brexit.

Depuis sa baisse de plus de 5% au lendemain du vote Brexit, l’indice américain S&P 500 n’a cessé de s’apprécier et il affiche maintenant une hausse de près de 7% depuis le début de 2016. À l’exception du S&P/TSX canadien, les indices boursiers nord-américains sont d’ores et déjà en territoire record.

Dans ce contexte, plusieurs investisseurs me demandent ce que je pense du marché boursier. Est-ce que nous voguons vers une autre correction importante? Quel serait l’impact de l’élection de Donald Trump? Devrait-on prendre des profits et augmenter son encaisse? Le niveau élevé de nervosité des investisseurs me fait dire que peu d’entre eux ont oublié le traumatisme de la crise financière de 2008-2009.

Ma réponse est toujours la même: il est impossible de prévoir les mouvements boursiers à court terme.

La plupart des investisseurs entretiennent l’illusion qu’ils peuvent prévoir (ou sinon, que les gestionnaires de portefeuille le peuvent) les corrections ou les rebonds boursiers. Ou, même s’ils n’ont jamais réussi à les prévoir, ils se disent après coup que de nombreux signaux et indicateurs rendaient une telle prévision évidente... si seulement ils avaient été plus attentifs! Nos voisins du Sud qualifient ces «prévisionnistes rétrospectifs» de «Monday Morning Quarterbacks». Tout nous semble tellement évident après qu’un événement a eu lieu qu’on se demande souvent pourquoi personne ne l’avait prévu. Mais c’est notre cerveau qui nous joue des tours – dans le présent, rien n’est jamais si clair.

Pour ma part, j’essaie de me concentrer sur les éléments que je peux maîtriser en tant qu’investisseur. Le reste n’est que du bruit. La plupart du temps, les corrections boursières émanent de facteurs que personne n’avait vu venir et dont les médias ne parlaient même pas.

Quels sont ces facteurs maîtrisables?

En premier lieu, les entreprises dans lesquelles nous avons investi. Je veux m’assurer que chacune de nos entreprises continue de progresser, que ses perspectives de croissance à long terme demeurent attrayantes, que sa situation financière est toujours solide et que son titre est toujours raisonnablement évalué.

Chaque fois que nous achetons un titre, nous écrivons ce que nous appelons notre «Scénario d’achat», lequel présente en quelques lignes les raisons fondamentales derrière notre achat initial. Si, avec le temps et pour quelque raison, nous réalisons que ce scénario ne tient plus la route, nous vendrons le titre.

En deuxième lieu, la construction de son portefeuille. Je ne crois pas aux grands principes théoriques que l’on nous apprend à l’école concernant le coefficient bêta d’un titre et la construction d’un portefeuille optimal. En revanche, je crois qu’un portefeuille devrait toujours être bien diversifié parmi des entreprises de qualité oeuvrant dans divers secteurs et régions géographiques. Cela dit, un bon investisseur devrait avoir un portefeuille relativement concentré de 15 à 30 titres de sociétés triées sur le volet.

J’ai appris au fil des ans que personne ne peut prévoir l’avenir, surtout à court terme. Tout ce qu’un bon investisseur peut faire est de focaliser ses efforts sur ce qu’il maîtrise et faire abstraction du reste.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et chef des placements chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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