«Ten-baggers» : ne cherchez pas trop loin!

Publié le 12/06/2015 à 13:48, mis à jour le 16/06/2015 à 11:53

«Ten-baggers» : ne cherchez pas trop loin!

Publié le 12/06/2015 à 13:48, mis à jour le 16/06/2015 à 11:53

(Photo: Shutterstock)

BLOGUE. La question m’a été posée la semaine dernière à la suite de mon blogue « Trois ten-baggers à copier-coller » : quels titres seront les prochains «ten-baggers» (Ce terme avait été inventé par Peter Lynch, légendaire investisseur des années 1980, pour désigner les titres dont la valeur boursière est décuplée)?

C’est une excellente question à laquelle je ne peux malheureusement pas vraiment répondre. Voici néanmoins les points communs que j’ai relevés parmi nos propres «ten-baggers» :

1- Ce sont généralement de petites ou moyennes sociétés et elles ont un marché substantiel à développer. Je crois qu’on s’entend tous pour dire que les titres de GE ou de Wal-Mart pourront difficilement être des «ten-baggers» au cours des 10 ou 15 prochaines années.

2- Ces entreprises ont une façon de faire qui les démarque des autres, suivent un modèle d’affaires unique ou exploitent un créneau visé par peu d’autres entreprises.

3- Elles ont généralement une équipe de direction de grande qualité. En général, leurs dirigeants sont des actionnaires importants de la société qu’ils dirigent.

4- Elles ont une santé financière solide. Règle générale, leur succès ne repose pas sur l’utilisation d’un levier financer très élevé.

5- On a pu acheter le titre à un ratio d’évaluation raisonnable. Lorsque l’on combine croissance robuste des profits par action pendant plusieurs années à une augmentation sensible du ratio cours-bénéfices, on obtient des rendements élevés.

6- Le temps. Surtout, si l’on ne prend pas trop de risques. Il existe bien des titres plus spéculatifs dont la valeur peut décupler pendant une courte période mais les risques associés à de tels titres sont généralement trop grands pour nous. Si vous recherchez des titres de qualité présentant des risques relativement faibles, vous devrez généralement attendre plusieurs années avant qu’ils ne deviennent des «ten-baggers».

Ce dernier point est peut-être le plus important de tous. En effet, je vous dirais qu’il est relativement facile d’identifier de potentiels « ten-baggers » et de les acheter. Votre portefeuille actuel comporte probablement un ou deux titres qui deviendront des «ten-baggers» dans 10 ou 15 ans.

Le hic est que la plupart des investisseurs auront vendu ces titres bien avant qu’ils deviennent des «ten-baggers». C’est la nature humaine. La tentation est souvent trop forte de vendre un titre qui a doublé ou triplé et de le remplacer par un autre qui a moins bien fait.

En outre, ces titres de qualité et de forte croissance finissent par obtenir des ratios d’évaluation relativement élevés. Ce n’est pas nécessairement une raison de les vendre! Que diriez-vous du directeur général d’une équipe de la LNH qui, après plusieurs années d’investissement et de développement de talent, voudrait se départir de ses meilleurs joueurs parce qu’ils méritent maintenant des salaires élevés?

Ce dernier point met en lumière l’erreur la plus coûteuse que COTE 100 a commise dans le passé. À la fin des années 1990, alors que les marchés étaient relativement chers, nous avons vendu des titres de haute qualité pour les remplacer par des titres en apparence moins chers. Ce faisant, on a échangé des titres de qualité (que l’on connaissait très bien) pour des titres de qualité médiocre (ce qu’on appelle des «value traps»)…

Voilà une erreur que je me suis promis de ne plus refaire. Si vous avez des titres d’entreprises de haute qualité dans votre portefeuille, conservez-les longtemps, même si leur évaluation peut paraître trop élevée pendant certaines périodes. Ce sont probablement ces titres qui deviendront vos futurs «ten-baggers».

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de patrimoine. Il est également éditeur de la Lettre financière COTE 100, publiée depuis 1988.

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