Quatre erreurs souvent commises par les investisseurs

Publié le 25/11/2017 à 09:05

Quatre erreurs souvent commises par les investisseurs

Publié le 25/11/2017 à 09:05

(Photo: 123rf.com)

BLOGUE INVITÉ. On dit souvent que pour réussir, il faut avant tout éviter les erreurs les plus évidentes. Encore faut-il les connaître et les diagnostiquer!

Voici quatre erreurs que nous constatons régulièrement dans les portefeuilles d’investisseurs.

1- Une diversification inadéquate.

Ce peut être une trop grande concentration – dans quelques titres, dans un secteur ou dans un marché. Est-ce souhaitable d’avoir 20% de son portefeuille dans un titre, aussi solide soit-il?

Ce peut aussi être une trop grande diversification. Par exemple, peu d’investisseurs en fonds communs réalisent qu’ils possèdent indirectement des dizaines, voire plus de cent titres dans leur portefeuille. Peter Lynch, le célèbre investisseur, parle du phénomène de «diworsification» pour illustrer les méfaits d’une diversification à outrance. Tant qu’à investir dans un grand nombre de titres, autant investir dans un indice boursier tel que le S&P 500.

J’estime qu’un portefeuille de 25 à 35 titres triés sur le volet de sociétés exerçant leurs activités dans des secteurs variés et dans diverses régions du monde représente une diversification adéquate. Les études démontrent d’ailleurs qu’après une vingtaine de titres, le risque du portefeuille ne baisse plus vraiment. Examinez votre portefeuille: avez-vous trop peu ou trop de titres?

Enfin, élargissez vos horizons géographiques en investissant dans des sociétés américaines et possiblement à l’international. Pour ma part, je préfère investir à l’international principalement par le biais de sociétés américaines qui sont très présentes à travers le monde.

2- La quête de revenus.

Ce phénomène demeure malheureusement très répandu. L’environnement de taux d’intérêt très bas que l’on connaît depuis plusieurs années pousse nombre d’investisseurs à se «réfugier» dans des titres offrant un rendement élevé en dividende. Cela mène plus souvent qu’autrement à des erreurs coûteuses. Rappelez-vous qu’il n’est pas garanti qu’un dividende soit maintenu indéfiniment ou qu’il augmente d’année en année. Le meilleur exemple de cette «trappe de valeur» est peut-être le titre de GE, le blue chip des blue chips depuis des décennies. La société a récemment charcuté son dividende de moitié et le titre accuse une baisse de plus de 40% depuis le début de 2017. Une entreprise ne devrait pas s’endetter pour continuer de verser son dividende. Assurez-vous que l’entreprise dans laquelle vous investissez pour son dividende dégage des profits sensiblement supérieurs à ce dividende et qu’elle est en bonne santé financière.

3- Suivre les modes.

L’envie est une bien mauvaise conseillère. Ce n’est pas parce qu’un de vos amis obtient des rendements faramineux dans les titres techno ou dans Bitcoin que vous devez suivre son exemple! On veut tous faire de l’argent rapidement, mais ce n’est malheureusement pas la bonne façon de réussir en Bourse à long terme. Investir dans des entreprises de qualité dont on comprend bien les activités, lorsqu’on peut acheter leur titre à un prix raisonnable, demeure selon moi la meilleure façon de s’enrichir à long terme sans prendre de risques indus.

4- Oublier les risques liés l’endettement.

Lorsque tout va bien, que l’économie tourne à plein régime et que les taux d’intérêt demeurent bas, il devient attirant de s’endetter pour augmenter ses rendements. C’est vrai pour les investisseurs qui investissent sur marge et c’est vrai pour les entreprises qui s’endettent pour faire des acquisitions majeures. La phrase la plus dangereuse pour l’investisseur est «cette fois, les choses sont différentes». Rappelez-vous la crise financière de 2008-2009 et de l’impact qu’elle a eu sur les entreprises trop endettées. La dette n’est jamais un problème… jusqu’à ce qu’elle le devienne soudainement. Assurez-vous de détenir des entreprises financièrement solides et utilisez la dette très parcimonieusement pour investir.

L’investissement en Bourse est un marathon plutôt qu’un sprint. Et pour gagner ce marathon, il faut avant tout s’assurer d’être en mesure de terminer la course! Éviter ces quatre erreurs communes est une bonne manière de rester dans la course.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et chef des placements chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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