Investisseurs, ouvrez vos horizons!

Publié le 29/04/2016 à 14:13, mis à jour le 30/04/2016 à 07:52

Investisseurs, ouvrez vos horizons!

Publié le 29/04/2016 à 14:13, mis à jour le 30/04/2016 à 07:52

Photo: Shutterstock

BLOGUE. Des études ont démontré que la meilleure façon pour un jeune athlète de se développer physiquement consiste à pratiquer plusieurs sports le plus longtemps possible. La pratique de sports variés forme des athlètes plus complets, plus polyvalents. Ce faisant, l'athlète court aussi beaucoup moins de chances de «décrocher» de son sport plus tard. Je crois personnellement que les parents qui encouragent très tôt leurs enfants à se spécialiser et à s'entraîner plusieurs jours par semaine risquent de les voir décrocher à l'adolescence.

Dans le livre «La performance… à quel prix?», de Christiane Despatie, mère du champion de plongeon Alexandre Despatie, et Sévernie Tamborero, on peut lire «les données démontrent que les "spécialistes précoces" améliorent rapidement leurs performances et obtiennent leurs meilleurs résultats vers 15 ou 16 ans; cependant, ils affichent un taux élevé de burnout à l’âge de 18 ans et sont plus vulnérables aux blessures à cause des lacunes dans leur développement physiologique global».

Quel devrait être le but du parent? Faire de son enfant un joueur de tennis ou de hockey parmi les meilleurs de sa catégorie à 10 ou 12 ans au risque de le voir décrocher à 15 ans? Ou d'en faire un athlète polyvalent qui aura choisi de son propre gré de se spécialiser dans son sport à 13 ou 15 ans?

Je crois que le même constat s'applique aux autres sphères de la vie. Avant de se spécialiser en finance, en chimie ou en histoire de l’art, il vaut mieux étudier de nombreuses disciplines afin d'ouvrir ses horizons et de mieux comprendre ce que l'on apprend dans sa spécialisation.

C'est pareil pour l'investissement.

À mon avis, un investisseur autonome ou un gestionnaire de portefeuille se doivent d’être des généralistes qui connaissent en surface la majorité des secteurs, leurs caractéristiques, leurs attraits et leurs faiblesses, de même que la plupart des principales entreprises qui y exercent leurs activités plutôt que des spécialistes d'un seul secteur.

En revanche, je peux comprendre qu’un analyste financier d'une firme de courtage se spécialise dans un secteur spécifique, qu’il suive par exemple de très près la dizaine de sociétés du secteur des communications ou de celui des banques canadiennes.

Cet analyste pourra faire des recommandations sur les titres de son secteur aux investisseurs ou à des gestionnaires de portefeuilles, mais ces derniers devront prendre leurs décisions d’investissement en évaluant ces recommandations à la lumière de leur connaissance générale des marchés boursiers. Le titre de Rogers Communications(Tor., RCI.B) peut être un achat pour l’analyste qui ne suit que le secteur des communications canadien, mais il se peut qu'il ne présente aucun intérêt pour le gestionnaire qui le compare à d’autres investissements potentiels dans d’autres secteurs.

Le coût de renonciation

Le concept du coût d’opportunité (ou de renonciation) prend ici toute son importance.

En tant qu’investisseur, je suis constamment à la recherche des opportunités les plus attrayantes dans le marché boursier. Avant de prendre la décision d’investir dans un titre précis, je veux m’assurer qu’il n’y a pas d’autres occasions encore plus intéressantes que je pourrais rater si j’investissais dans ce premier titre.

D’où l’importance d’avoir une connaissance très large et variée du marché boursier, de ses divers secteurs. Un investisseur devrait ainsi avoir en tout temps une idée générale de ce qui se passe dans le marché dans son ensemble, de ses secteurs bien évalués et de ceux qui sont en relative défaveur.

Les moyens technologiques nous permettent aujourd'hui d'obtenir toute l'information sur une entreprise en quelques clics. Faites comme devraient faire les jeunes athlètes, ouvrez vos horizons et soyez curieux!

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et chef des placements gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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