Où se cachent les occasions d'investissement?

Publié le 28/01/2015 à 16:21

Où se cachent les occasions d'investissement?

Publié le 28/01/2015 à 16:21

BLOGUE. La progression constante des marchés boursiers depuis plusieurs années fait qu’il devient de plus en plus difficile de dénicher des aubaines en Bourse. En plus, si, comme moi, vous êtes en quête d’entreprises de haute qualité actives dans des secteurs peu ou pas cycliques, le casse-tête semble irrésoluble.

Le temps est bel et bien révolu où nous pouvions acheter des actions de Colgate Palmolive à près de 15 fois les profits après la crise de 2008-2009… Ce titre s’échange aujourd’hui à plus de 21 fois les profits prévus de 2015, évaluation qui est sans doute amplement justifiée par la qualité de l’entreprise mais qui laisse certainement moins de rendement sur la table pour les investisseurs actuels. À mon avis, cet exemple illustre bien le niveau actuel d’évaluation des titres dits « défensifs ».

Néanmoins, il y a toujours des occasions d’investissement intéressantes, quels que soient les marchés. Il suffit de chercher davantage et d’être aux aguets des corrections qui peuvent secouer à tout moment certains secteurs ou certaines entreprises.

Au Canada

Alors que depuis de nombreuses années, nous avons privilégié le marché américain dans nos investissements – on y trouvait tout simplement un nombre incomparable de sociétés de qualité et notre dollar canadien robuste nous permettait d’investir à prix attrayant en devises américaines – je suis porté à croire que les bonnes occasions se présentent et se présenteront de plus en plus au Canada.

En premier lieu, la chute du prix du pétrole a entraîné toute une glissade du huard au cours des derniers mois. Pas plus tard qu’en juillet 2014, soit il y a seulement 6 mois, il coûtait 1,07 $ CA pour acheter un dollar américain; aujourd’hui, il en coûte plus de 1,25 $, soit près de 17 % de plus! À moyen terme, cette baisse du dollar canadien sera très bénéfique pour de nombreuses entreprises canadiennes. Elle rend toutefois l’achat de titres de sociétés américaines moins attrayant pour les investisseurs.

En deuxième lieu, cette même chute du prix du pétrole a sensiblement plombé la performance de la bourse canadienne et en particulier celle des secteurs liés de près ou de loin au pétrole. Le secteur de l’Énergie de l’indice S&P/TSX a perdu 7,8 % de sa valeur en 2014 alors que les sous-indices « Services de forage pétrolier et gazier » et « Exploration et production de pétrole et de gaz » ont chuté respectivement de 24,9 % et 24,8 %.

Il est vrai qu’il est particulièrement difficile d’investir dans le secteur du pétrole qui est notoirement cyclique. Qui sait si le prix du pétrole rebondira rapidement… Je suis porté à croire que nous entrons dans une longue période de prix du pétrole bas et que seuls les joueurs du secteur les plus efficaces et affichant une excellente santé financière sauront traverser cette crise. Mais même si l’on réussit à identifier les sociétés qui survivront, cela ne garantit pas aux investisseurs un rendement intéressant à long terme, loin de là…

À mon avis, il faut davantage porter son attention vers les entreprises dont les activités ne sont qu’en partie rattachées au secteur du pétrole et dont les titres ont aussi écopé en bourse. C’est le cas de plusieurs sociétés de l’Ouest canadien, même celles qui ne sont pas directement tributaires du prix du pétrole. Pourtant, si vous avez un horizon de placement de plusieurs années, j’estime que les perspectives économiques à long terme de cette région du Canada sont très attrayantes.

Mon blogue d’il y a deux semaines portait sur l’évaluation des banques canadiennes dont les titres ont été affectés par la chute du prix du pétrole et sur l’effet que cette chute pourrait avoir sur leurs activités. Ce sont de bons exemples, mais il existe d’autres.

À mon avis, pour dénicher des aubaines présentement, il faut regarder du côté des sociétés canadiennes dont les titres ont été injustement entraînés à la baisse par la chute du pétrole. Mais encore faut-il faire preuve de prudence et bien choisir les sociétés qui sauront survivre ce qui pourrait être une longue traversée du désert dans le secteur pétrolier.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. Certains portefeuilles sous la gestion de COTE 100 possèdent des actions de Colgate et de certaines banques canadiennes.

 

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