Netflix, Tesla, Twitter et le seul facteur que l'on ne connaît pas en Bourse

Publié le 04/11/2013 à 10:35

Netflix, Tesla, Twitter et le seul facteur que l'on ne connaît pas en Bourse

Publié le 04/11/2013 à 10:35

Photo: Bloomberg

BLOGUE. Les marchés boursiers poursuivent leur forte progression et l’on commence à mon avis à déceler des comportements plus spéculatifs de la part des investisseurs. Par exemple, certains titres technologiques, en particulier ceux liés à l’Internet, attirent de nombreux investisseurs (ou devrais-je dire «spéculateurs»).

Prenez le titre de Netflix, par exemple, cette société américaine qui offre des films et des séries télé en ligne à ses abonnés. À son cours récent, il s’échange à 100 fois les bénéfices de 3,30$US prévus par les analystes pour l’exercice qui prendra fin en décembre 2014.

Le titre de Facebook, après une entrée en Bourse désastreuse, devient de plus en plus populaire auprès des investisseurs et s’échange à près de 45 fois les profits prévus de 2014.

Le titre d’Amazon, le géant de la vente par Internet, s’échange à 132 fois les profits prévus de 2014.

Quant à Tesla, le fabricant d’automobiles électriques, son titre s’échange à 95 fois les profits prévus de 2014.

L’arrivée prochaine de Twitter en Bourse attirera sans doute un grand nombre d’investisseurs avides de profiter de la vague des titres Internet. Son évaluation devrait également être très élevée.

Il y a de nombreux autres exemples de titres qui se vendent à des ratios élevés; je n’ai cité que les plus connus.

De toute évidence, les investisseurs misent sur le potentiel de croissance à long terme de ces entreprises. Ils croient que leurs bénéfices connaîtront une forte croissance qui, d’ici quelques années, justifiera amplement le prix élevé actuel. N’est-ce pas le discours que l’on entendait si souvent à la fin des années 90 en pleine bulle techno?

Pourtant, on semble oublier une chose: il est très difficile de prévoir avec le moindrement de précision la progression des profits d’une société à long terme. Les analystes financiers ont toute la misère à prévoir les bénéfices du prochain trimestre; comment peut-on prévoir quels seront les profits de Netflix dans cinq ou dix ans?

Chacune des entreprises mentionnées plus haut évolue dans un secteur changeant. Qui peut me dire avec un haut degré de certitude où sera rendue Tesla dans cinq ou dix ans et quels seront ses profits? Ou Netflix? Ou Twitter? Certains observateurs soulignent déjà que Facebook perd des adeptes parmi les adolescents. Les choses changent vite en technologie et les leaders d’hier sont souvent les négligés de demain. Blackberry semblait invincible il y a seulement quelques années…

Le futur est la seule chose que l’on ne connaisse pas en Bourse. Si l’on paye des ratios d’évaluation très élevés pour les profits futurs d’un titre, la probabilité que l’on se brûle augmente considérablement. Avec de tels titres, la marge de sécurité si importante à Warren Buffett et aux investisseurs «valeur» est à mon avis quasi inexistante.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

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À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 (www.cote100.com) et éditeur de la Lettre financière COTE 100 (www.lettrecote100.com).

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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