Les facteurs qui ont mené au succès de Metro

Publié le 04/12/2015 à 13:43

Les facteurs qui ont mené au succès de Metro

Publié le 04/12/2015 à 13:43

BLOGUE. Bravo à M. Éric Laflèche, président de Metro, qui vient d’être nommé PDG de l’année par le journal Les Affaires. Cette nomination est à mon avis tout à fait méritée. Comme je l’avais fait précédemment pour M. Pierre Lessard, le prédécesseur de M. Laflèche, je me suis demandé quels sont les facteurs qui ont mené au succès de Metro. Il n’est pas si simple de mettre le doigt sur ces facteurs. Le succès de Metro repose à mon avis sur une foule de petits détails qui, isolément, sont loin d’être uniques à la société mais qui, collectivement, se traduisent par une performance vraiment exceptionnelle :

De 1990 à 2015 :

- les ventes de Metro sont passées de 2,2 G$ à plus de 12,2 G$;

- négatifs la première année (9 M$), les profits ont atteint 506,1 M$ cette année;

- par action, la société est passée d’une perte de (0,05 $) à un profit de 2,54 $ (en tenant compte des fractionnements d’actions);

- la capitalisation boursière est passée de 55 M$ à près de 9,4 G$;

- et le prix de l’action est passé de 0,25 $ à 38,75 $.

Cette dernière statistique a de quoi impressionner: elle représente un rendement annuel composé de 22,4 % sur une période de 25 ans et ce, sans compter les dividendes. Si vous aviez investi 10 000 $ dans le titre de Metro en 1990, votre investissement vaudrait 1,55 M$ aujourd’hui.

Mais au lieu de tenter de cerner les facteurs qui font de Metro un tel succès boursier, inversons les choses à la manière de Charlie Munger (lire mon blogue : Munger: «Inversez, inversez toujours»). Ce faisant, on peut expliquer le succès de Metro par le fait que la société n’a jamais commis d’erreurs majeures : elle n’a jamais payé un prix trop élevé pour une acquisition; elle n’a jamais eu recours à un endettement excessif; elle n’a jamais dévié de sa mission d’ «être le détaillant alimentaire le plus performant au Canada». Pour paraphraser Munger, pour connaître du succès, il est plus important de ne pas être stupide que d’être brillant.

Comment pourrait-on traduire cette formule pour mieux investir en Bourse?

- Ne pas être pressé. La performance du titre de Metro au cours des 25 dernières années est la preuve que «petit train va loin».

- Éviter les secteurs cycliques. Le secteur de l’alimentation, où évolue Metro, est très stable et connaît une croissance lente mais constante. Cela vaut beaucoup mieux à long terme que des secteurs qui recèlent un plus fort potentiel de croissance mais qui sont très changeants.

- Ne pas viser les coups d’éclat. En termes de baseball, on dirait mieux valent les simples ou même les buts sur balles réguliers qu’un rare coup de circuit très occasionnel. Mieux vaut éviter les titres spéculatifs qui ont peut-être le potentiel d’exploser à la hausse mais qui pourraient tout aussi bien s’écraser à zéro.

- Ne pas s’endetter pour investir. Le recours à la dette peut accélérer l’atteinte du succès mais il peut aussi précipiter vers l’échec si un événement imprévisible survenait.

- Ne pas sortir de son cercle de compétence. Mieux vaut s’en tenir aux sociétés dont on comprend bien le modèle d’affaires et le secteur.

Mes félicitations à M. Laflèche et à Metro et bon succès pour les 25 prochaines années!

Lire PDG de l'année, grande entreprise: L'épicier métronome

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de patrimoine. Il est également éditeur de la Lettre financière COTE 100, publiée depuis 1988. COTE 100 possède des actions de Metro dans certains comptes sous sa gestion.

 

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