Les aristocrates du dividende - terreau fertile

Publié le 03/10/2014 à 12:04

Les aristocrates du dividende - terreau fertile

Publié le 03/10/2014 à 12:04

BLOGUE. J’ai souligné à quelques reprises le fait que trop d’investisseurs sont à la recherche de titres offrant des rendements en dividende élevés. C’est à mon avis un critère recette qui conduit trop souvent vers des sociétés de piètre qualité.

Dans un contexte de taux très bas, si vous êtes comme bien des investisseurs à la recherche de placements qui vous procureront à la fois un revenu en dividende intéressant et un potentiel d’appréciation à long terme attrayant, vous feriez bien d’examiner la liste des Aristocrates des dividendes.

Cette liste comporte 54 grandes sociétés du S&P 500 qui ont augmenté leur dividende au moins à chacune des 25 dernières années. L’attrait de ces aristocrates est qu’historiquement ils ont procuré un meilleur rendement à leurs actionnaires que le marché en général. Par exemple, selon Standard & Poors, l’indice S&P Dividend Aristocrats a dégagé un rendement annuel composé de 10,35 % au cours des 10 années terminées le 1er octobre 2014. Cela se compare favorablement au rendement de 7,8 % obtenu par l’indice du S&P 500 dans son ensemble pour la même période. En outre, ces titres affichent une moins grande volatilité que le marché dans son ensemble.

Comment expliquer cette surperformance?

La majorité de ces aristocrates sont des sociétés actives dans des secteurs moins cycliques. On y retrouve notamment plusieurs sociétés du secteur de la consommation de base telles que Brown-Forman, Coca-Cola, Clorox, Colgate, Hormel, Kimberley-Clark, Pepsico et Procter & Gamble. Quelques-unes sont du secteur médical dont Abbott, Becton Dickinson, Cardinal Health, C. R. Bard, Johnson & Johnson et Medtronic. On y relève également quelques grands détaillants appartenant au segment de la vente à escompte : Family Dollar, Lowe’s, McDonald’s, Target, Walgreen et Wal-Mart. En revanche, la liste comporte peu de sociétés actives dans des secteurs très cycliques, comme celui des ressources naturelles, les seules étant Chevron et Exxon (pétrole), et Nucor (acier).

Par ailleurs, bien que ces sociétés versent des dividendes croissants, elles le font de façon conservatrice. Autrement dit, elles ne versent pas nécessairement une grande partie de leurs profits en dividendes et réinvestissent le reste dans leur entreprise. C’est ce qui explique qu’elles ont réussi à augmenter leur dividende à chaque année depuis au moins 25 ans : elles ont augmenté leurs profits.

D’autre part, le modèle d’affaires de la plupart de ces sociétés nécessite peu d’investissements en capital. Par exemple, J&J a dégagé des fonds autogénérés de 17,4 G$ en 2013. De cette somme, elle a investi 3,6 G$ en immobilisations, versé près de 7,3 G$ en dividendes et utilisé 0,9 G$ pour racheter ses propres actions. Le dividende versé par la société en 2013 représentait seulement 53 % de ses profits.

En somme, une société qui réussira à augmenter son dividende pendant plusieurs années représente probablement un meilleur investissement que celles qui offrent présentement un gros rendement en dividende. La liste des Aristocrates du dividende est un excellent outil pour aider à dénicher une telle société.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Conférences : En collaboration avec le Journal Les Affaires, mon collègue Marc L’Écuyer et moi offrons une série de conférences gratuites en novembre, dans six villes du Québec (lien). Le titre de cette conférence : « La Bourse demeure le meilleur véhicule pour s’enrichir à long terme… à certaines conditions. »

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 détient les titres de Colgate, Medtronic, McDonald's et Walgreen dans certains de ses portefeuilles sous gestion.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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