Le mélodrame grec générera-t-il des occasions d'achat en Bourse?

Publié le 02/07/2015 à 14:17

Le mélodrame grec générera-t-il des occasions d'achat en Bourse?

Publié le 02/07/2015 à 14:17

(Photo: Bloomberg)

BLOGUE. Alors que l’attention médiatique est captée par l’évolution de la situation en Grèce (plusieurs parlent plutôt du « mélodrame grec »), je me demande quel impact cette situation pourrait avoir sur les perspectives à long terme des marchés boursiers. Surtout, l’investisseur à long terme devrait-il changer sa stratégie de placement en fonction de l’incertitude à court terme provoquée par la possible, voire probable, sortie de la Grèce de la zone euro?

Pour être bien honnête, je ne sais pas comment cette situation se résoudra. En lisant sur le sujet, je me rends compte que les commentaires sont très variés et qu’il semble y avoir autant de monde qui prévoient une sortie de la Grèce que de monde qui prévoient son sauvetage in extremis. Bien fin celui qui prendra position en bourse en fonction du scénario le plus probable!

Il n’est pas facile d’écrire froidement sur un sujet qui touche tout un peuple. On parle d’une conjoncture qui suscite une réaction très émotive chez les Grecs et qui pourrait les affecter monétairement pour plusieurs années. Toutefois, si l’on examine la situation de près, on se rend compte que le poids économique de la Grèce est minime par rapport à celui de l’Europe dans son ensemble (moins de 2%). De plus, on constate que si, il y a quelques années, la possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro avait ébranlé les marchés boursiers, c’était qu’une part importante de sa dette était détenue par de grandes banques européennes. On craignait qu’une telle sortie ait un effet domino sur ces banques et sur le système financier mondial. Or, il semble que la majeure partie de la dette grecque soit détenue par les États européens, ce qui, à mon avis, limite sensiblement le risque de contagion.

Quoiqu’il advienne de la Grèce au cours des prochains jours, on peut s’attendre à une volatilité accrue des marchés boursiers. Mais la situation change-t-elle réellement les perspectives boursières, en particulier pour les titres nord-américains?

La Bourse et l’économie connaissent régulièrement des moments de haute incertitude. Vous rappelez-vous de la crise du relèvement du plafond de la dette du gouvernement américain en août 2011? De la crise financière de 2008-2009 qui semblait autrement plus dangereuse pour le système financier mondial? Des événements tragiques du 11 septembre 2001? De l’écrasement de Long Term Capital Management en 1998? Ou de la crise asiatique de 1997?

Chaque fois, les marchés boursiers ont piqué du nez… pour éventuellement reprendre le chemin de l’enrichissement des investisseurs à long terme.

Je ne sais pas si la situation en Grèce aura un impact important sur la Bourse à court terme. J’estime cependant que l’investisseur qui investit à long terme dans des entreprises de qualité et en excellente santé financière ne devrait pas trop se préoccuper de cette situation, pas plus que de tous les autres événements qui ne manqueront pas de survenir au cours des prochains mois et des prochaines années.

J’espère que les Grecs sauront se sortir d’une situation fâcheuse qui les a fait beaucoup souffrir depuis plusieurs années. Mais je ne crois pas que leur sort aura un impact sur la valeur intrinsèque des sociétés que nous détenons dans nos portefeuilles. Et si la Bourse piquait réellement du nez, il est probable que des occasions d’investir dans de belles sociétés à prix raisonnable se présenteraient – c’est de ce côté que je concentre mon attention.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de patrimoine. Il est également éditeur de la Lettre financière COTE 100, publiée depuis 1988.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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