Photo: Bloomberg
Je termine à l'instant la lecture du livre «Screw It, Let's Do It» de Richard Branson, milliardaire britannique propriétaire des sociétés Virgin. Après avoir lancé Virgin Music (vendue en 2001), Branson a diversifié ses activités pour Virgin Atlantic (transport aérien), Virgin Cola (sodas), Virgin Direct (produits financiers), Virgin Trains (transports ferroviaires), Virgin Mobile (téléphonie mobile), Virgin Active (salles de sport), Virgin Money (finances) et Virgin Galactic (tourisme spatial).
Le milliardaire britannique, dont Forbes évaluait la fortune à 3,9 G$ US en 2009, semble avoir connu une vie personnelle presque aussi éclectique que sa carrière d'entrepreneur, ayant entre autres traversé l'Atlantique et le Pacifique en ballon gonflable et participé à plusieurs courses de régates. Nul doute, Sir Richard Branson n’a pas froid aux yeux et n’a pas peur de prendre des risques.
Dans son ouvrage relativement court, Branson présente les diverses leçons qu'il a apprises dans sa carrière exceptionnelle. La première cadre très parfaitement avec l'image de ce personnage haut en couleur: ayez du plaisir! Il écrit: «Je n'ai jamais eu comme objectif de devenir riche. Tout ce que je cherchais est avoir du plaisir et un défi... J'ai réalisé que si j'ai du plaisir, l'argent vient par lui-même.» Pour lui, la vie est trop courte pour faire ce qui n'apporte pas de plaisir.
Branson souligne aussi l’importance de toujours se fixer des objectifs et de ne pas avoir peur de ses rêves. Toujours à l’affût d’idées qui pourraient se transformer en nouvelles entreprises, il déclare qu’il «peut se faire une idée des gens et d’une proposition d’affaires en 60 secondes. Je me fie davantage à mon instinct que sur des rapports détaillés.» Cela dit, même s’il est prêt à prendre des risques qui paraissent fous pour les observateurs, il affirme toujours prendre des risques calculés. Sa décision de lancer Virgin Atlantic, une société aérienne, n’a pas fait l’unanimité à l’époque, mais Branson y croyait dur comme fer. En outre, le risque était calculé puisque le capital nécessaire au lancement de cette entreprise ne représentait que le tiers des profits annuels de Virgin Music. Pour réussir, il faut savoir prendre des risques: «Si vous choisissez une vie sécuritaire, vous ne saurez jamais ce que c’est que de gagner.»
Le succès de Branson repose en grande partie sur son audace. En ce sens, il ressemble beaucoup à Elon Musk dont les entreprises Tesla et Space-X sont particulièrement audacieuses. Une citation de Branson permet de bien cerner le personnage: «Ne pensez ni à la manière la moins dispendieuse de faire quelque chose, ni à la manière la plus rapide. Pensez plutôt à la manière la plus incroyable de la faire.»
Plusieurs des conseils donnés par Branson peuvent paraître rudimentaires, voire réchauffés. Il souligne par exemple l’importance d’avoir confiance en soi, de tenir parole, d’être positif (le mot «non» n’existe pas), de vivre le moment présent, d’aider les autres (la meilleure façon et possiblement la moins coûteuse selon lui est de ne faire de tort à personne) et de ne jamais éprouver de regrets. Concernant ce dernier point, il mentionne qu’il ne sert à rien de regretter des erreurs passées. Il vaut mieux apprendre de ces erreurs et regarder vers l’avant. Voilà un conseil que tout investisseur devrait appliquer.
Dans l’introduction de son livre, Branson écrit qu’il «apprend encore aujourd’hui et qu’il n’arrêtera jamais». Sa carrière et son succès hors de l’ordinaire confirment que les leçons de vie de Branson, même si elles peuvent paraître simplistes, sont toutes emplies de gros bon sens. Qui dit que le succès doit être compliqué?
Les parallèles entre Branson et Warren Buffett me sautent aux yeux. Dans les deux cas, le succès vient d’une passion de faire ce que l’on aime de manière simple et intègre.
Bref, ce livre est une lecture rafraîchissante et enrichissante.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et chef des placements gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.
