L'objectif de tout investisseur

Publié le 20/11/2015 à 13:53

L'objectif de tout investisseur

Publié le 20/11/2015 à 13:53

Le principal objectif d'un gestionnaire de portefeuille est de surpasser ses indices de référence à long terme. Sinon, pourquoi aurait-on besoin d’un gestionnaire? Autant investir dans des fonds indiciels.

Or, j'ai lu il y a quelques semaines le livre More Than You Know – Finding Financial Wisdom In Unconventional Places (Columbia Business School), de Michael Mauboussin, stratège en chef chez Crédit Suisse et auteur de trois livres portant sur l’investissement. Un des chapitres du livre qui m'a particulièrement intéressé est celui où il énumère quelques-unes des caractéristiques qu’ont en commun des gestionnaires de portefeuille qui ont réussi à battre les marchés à long terme. Pour ce faire, il a filtré tous les fonds communs d’actions qui ont réussi à battre l’indice S&P 500 au cours de la décennie terminée en 2006 et qui n’avaient qu’un seul gestionnaire et un actif sous gestion d’au moins 1 G$ au cours de la période. Selon Mauboussin, quatre caractéristiques générales différencient les fonds en question. Les voici :

- Taux de roulement. Les fonds sélectionnés ont enregistré un taux de roulement de seulement 35% en 2006, ce qui est sensiblement moins élevé que la moyenne de 89% enregistrée pour l’ensemble des fonds communs d’actions.

- Concentration du portefeuille. Les meilleurs fonds ont tendance à avoir des portefeuilles plus concentrés que la moyenne des fonds. Par exemple, selon Mauboussin, les 10 investissements les plus importants de ces fonds représentaient en moyenne 35% de leur actif alors que la proportion correspondante est de 20% pour l’indice S&P 500.

- Style d’investissement. La grande majorité des fonds qui surpassent le marché utilisent une approche d’investissement dite «axée sur la valeur» : ils recherchent des titres dont le prix est moins élevé que leur valeur. C’est d’ailleurs le même constat que Warren Bufffett a déjà fait lorsqu’il a parlé des «super-investisseurs de Graham-et-Doddsville».

- Emplacement géographique. Selon Mauboussin, un petit nombre des gestionnaires obtenant des rendements supérieurs sont localisés dans les grands centres financiers tels que Boston et New-York. La plupart sont plutôt à l’extérieur des grands centres, dans des villes telles que Chicago, Memphis, Omaha ou Baltimore. Cela rejoint ce que j’ai écrit dans un récent blogue intitulé Comment créer un environnement propice à la réussite en Bourse

Bien sûr, tous les investisseurs ne peuvent investir de la même manière. Toutefois, compte tenu des succès obtenus par tant d’investisseurs «valeur» au fil des ans, je me demande pourquoi davantage d’investisseurs n’adoptent pas cette manière d’investir. Peut-être l'appât du gain rapide est-il trop fort? Trop d’investisseurs semblent encore chercher les formules magiques et les raccourcis qui les rendront riches rapidement. Si la bonne vielle méthode du «BUY and HOLD» est simple et efficace, elle a le désavantage d’exiger du temps.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de patrimoine. Il est également éditeur de la Lettre financière COTE 100, publiée depuis 1988.

 

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