L'inactivité pour s'enrichir en Bourse

Publié le 18/02/2015 à 14:03

L'inactivité pour s'enrichir en Bourse

Publié le 18/02/2015 à 14:03

Photo: Shutterstock

BLOGUE. On cherche tous à améliorer son sort. Et la plupart d'entre nous avons l'impression que la meilleure façon d'y arriver est d'agir, de transiger, de se démener jusqu'à ce qu'on arrive à ses fins. N'est-ce pas pour cette raison que plusieurs d'entre nous changeons d'auto à tous les deux ou trois ans? Ou que l'on veuille acheter une plus grande maison, dans un plus beau quartier? Comment expliquer que certaines personnes changent régulièrement d'employeur? Peut-être est-ce aussi ce qui expliquerait pourquoi les mariages échouent aussi souvent? La vérité est que nous ne sommes que rarement satisfaits de notre sort et que la pelouse semble toujours plus verte chez notre voisin.


« Si cette inclinaison à toujours chercher mieux peut parfois bien nous servir dans notre vie professionnelle, elle est généralement un sérieux handicap en investissement. »

Cette propension au mouvement et notre désir de monter toujours plus haut dans l'échelle sociale expliquent probablement pourquoi la grande majorité des investisseurs réussissent si piètrement en Bourse. Jamais satisfaits de leurs investissements, ils transigent frénétiquement, courant souvent après les titres ou les fonds qui ont récemment bien performé, remplaçant ceux de leur portefeuille qui ne sont pas suffisamment «performants», en quête de rendements rapides. Un titre ne s’apprécie pas assez vite… vendons-le! C’est de cette façon qu’ils achètent souvent haut et vendent bas, la recette pour s'appauvrir.

La bonne façon

Comme le dit si bien Warren Buffett, la bonne façon de s'enrichir en Bourse est de rester inactif, de négocier le moins possible. Il faut résister à la tentation d'être actif, de bouger, de transiger sans cesse même si cela va à l'encontre de nos habitudes de tous les jours.

Une citation de Buffett me semble encore une fois particulièrement pertinente: «Charlie (Charlie Munger, le partenaire d’affaires de Buffett) et moi avons toujours su que nous deviendrions un jour très riches, mais nous avons jamais été pressés de le devenir.» À la Bourse, il ne faut pas être pressé de s’enrichir. Je dirais même que moins nous sommes pressés, plus on s’enrichit rapidement! Laissez le temps et la magie des intérêts composés faire leur œuvre.

Choisissez quelques titres (disons de 15 à 25) de grande qualité et conservez-les longtemps, très longtemps. De cette manière, vous ne payerez pas de frais de transaction à répétition et réduirez au minimum les impôts à payer. En outre, vous ne vous laisserez pas influencer par la jalousie et le désir de toujours faire mieux que votre voisin. Cela ne veut pas dire qu'il ne faudra pas vendre un titre à l'occasion. On peut se tromper dans ses choix de sociétés ou les circonstances peuvent changer avec le temps. Au cours des dernières semaines, nous avons par exemple décidé de vendre un titre que nous détenions dans nos portefeuilles de gestion depuis quelques années parce que cette société s'est récemment lourdement endettée.

Il reste que, hormis quelques exceptions du genre, mieux vaut ne rien faire et laisser le temps faire son œuvre pour son portefeuille.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. Nous vous invitons à lire la plus récente « une » de la lettre.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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