Correction boursière : rien de nouveau sous le soleil

Publié le 17/10/2014 à 13:41

Correction boursière : rien de nouveau sous le soleil

Publié le 17/10/2014 à 13:41

BLOGUE. Bien des investisseurs s’inquiètent du recul accusé par le marché boursier au cours des derniers jours. De fait, on peut dire que le marché est officiellement entré en correction. Techniquement, on parle d’une correction lorsqu'un indice perd de 10 % à 20 % et de marché baissier ou bear market lorsqu’il perd 20 % ou plus de sa valeur. Or, en date du 15 octobre, l’indice canadien S&P/TSX accusait un recul de 11,4 % par rapport à son sommet du 3 septembre dernier. De même, l’indice américain des titres de petites capitalisations, le Russell 2000, a chuté de 13,1 % entre le 3 juillet et le 15 octobre.

Pour ce qui est du S&P 500, il est en baisse de 7,4 % par rapport à son sommet mais, au plus noir de la journée de mercredi (15 octobre), il avait perdu 9,4 %...

Correction ou pas, on sent une hausse du niveau de nervosité des investisseurs qui est bien reflétée par l’indice VIX, qui mesure la volatilité de l’indice S&P 500 : au cours des dernières semaines, cet indice a pratiquement doublé pour atteindre présentement 25,2.

Comment réagir?

Le premier constat est de se rappeler que les corrections font partie de la vie de tout investisseur boursier. Ce qui est anormal c’est que la Bourse ait grimpé de façon quasi ininterrompue au cours des trois dernières années. La dernière correction de 10 % remontait à 2011, lors de la crise du relèvement du plafond de la dette par le gouvernement américain.

Selon Capital Research and Management Company, des corrections boursières de 10 % à 20 % se sont produites à peu près tous les ans de 1900 à 2013. Les baisses de 5 % à 10 % sont encore plus fréquentes et surviennent en moyenne près de trois fois par année. Enfin, les baisses de 20 % ou plus, ou marchés baissiers, se produisent à des intervalles moyens d’environ trois ans et demi.

Mais malgré toutes ces corrections et marchés baissiers, les actions américaines de grandes sociétés ont enregistré un rendement annuel composé de 9,8 % de 1926 à 2012 (source : Ibbotson SBBI Classic Yearbook 2012). Évidemment, cette performance historique des actions ne s'est pas faite sans heurts et sans de nombreuses périodes particulièrement pénibles.


« Une plus grande volatilité des marchés boursiers est l’amie des investisseurs à long terme. »

Le deuxième constat est qu’une plus grande volatilité des marchés boursiers est l’amie des investisseurs à long terme. On peut déjà constater que les évaluations de nombreux titres sont revenues à des niveaux plus attrayants qu’il y a quelques semaines. En outre, les prix de quelques-uns des titres des sociétés de qualité que nous gardons sur notre radar deviennent soudainement plus attrayants.

Pour les investisseurs qui ont un horizon de placement à long terme, les corrections telles que celle que nous traversons sont non seulement normales, elles sont également très saines. En somme, rien de nouveau sous le soleil.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Conférences : En collaboration avec Les Affaires, mon collègue Marc L’Écuyer et moi offrons une série de conférences gratuites en novembre, dans six villes du Québec. Le titre de cette conférence : « La Bourse demeure le meilleur véhicule pour s’enrichir à long terme… à certaines conditions. »

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100 (lisez la une de la plus récente Lettre financière COTE 100).

Blogues similaires

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

19/04/2024 | Denis Lalonde

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Productivité: les entreprises doivent investir davantage

22/04/2024 | Pierre Cléroux

EXPERT. Depuis 2019, le Canada a enregistré le plus faible rythme de croissance de productivité parmi le G7.