(Photo: 123rf.com)
Mon fils est présentement en troisième secondaire. Adepte du tennis, il participe également à de nombreux tournois au Québec et parfois à l’extérieur de la province. Au cours des dernières années, il m’a souvent fait part du fait que des étudiants trichaient pendant les examens. Pour avoir assisté à plusieurs de ses matchs de tennis de compétition, je sais pertinemment que certains joueurs trichent régulièrement en tournoi, particulièrement lors de matchs serrés. On sait aussi que plusieurs athlètes professionnels trichent en se dopant.
Le sujet de la tricherie a provoqué une discussion enrichissante au sein de notre famille. Tricher est peut-être une bonne manière de passer un test ou d'obtenir de meilleures notes à court terme, mais qu'en est-il des répercussions à long terme? Pourquoi un enfant va-t-il à l'école? Quelles habitudes crée-t-on en trichant à l'école?
On entend régulièrement parler de tricheries dans le monde des affaires. Je ne peux m'empêcher de penser que ces gens d'affaires qui trichent et volent des millions ont d'abord triché sur les bancs d'école.
À mon avis, la notion du court terme par rapport au long terme joue aussi un certain rôle. Notre société est de plus en plus axée sur le court terme, l’instantanéité. Nous sommes de moins en moins enclins à faire preuve de patience; on veut des résultats immédiats. C’est vrai dans le sport : les fans du Canadien seraient-ils réellement prêts à sacrifier quelques saisons pour rebâtir l’équipe de fond en comble? C’est vrai à l’école: trop d’étudiants ne voient pas plus loin que le bout de leur nez en trichant.
C’est vrai dans le monde des affaires et c’est aussi très vrai en Bourse où nombre d’investisseurs n’ont d’yeux que pour le rendement de leur portefeuille au cours de la dernière semaine ou du dernier trimestre. Tout bon investissement ne devient pas nécessairement un succès dans les jours suivant son acquisition. Le succès d’une entreprise telle que Couche-Tard, par exemple, s’est bâti sur près de quatre décennies.
Lorsque j’entends parler de cas de tricherie, je crois que les autorités réglementaires et de surveillance ont un rôle prépondérant à jouer dans notre système économique. Il y a bien un surveillant ou un professeur lors des examens, mais encore faut-il qu’il surveille activement les étudiants. Il faut également qu’il y ait des conséquences sévères pour ceux qui trichent.
On se doit d'inculquer à nos jeunes l'importance capitale de penser aux conséquences à long terme de leurs actes. Cela fera d'eux de meilleures personnes qui réussiront bien mieux dans leur carrière et dans leur vie. Incidemment, cela fera aussi d'eux de bien meilleurs investisseurs.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue: Philippe Le Blanc est président et chef des placements chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.
