À long terme, je ne parierais pas contre les États-Unis

Publié le 16/06/2017 à 13:56

À long terme, je ne parierais pas contre les États-Unis

Publié le 16/06/2017 à 13:56

Photo:123rf

BLOGUE INVITÉ. Cette question m’est souvent posée par des investisseurs : « Ne serait-il pas le temps d’investir en Europe ou à l’international et de délaisser davantage le marché américain? »

Il est vrai que le marché boursier américain obtient de meilleurs rendements que le marché européen depuis plusieurs années. En outre, les évaluations sont plus élevées sur le marché américain qu’ailleurs et sa marge de sécurité semble ténue à court terme. C'est aussi sans compter l'incertitude et le malaise ambiant que crée l'administration Trump.

Je crois néanmoins que ce serait une erreur à long terme de miser contre les États-Unis. L’économie américaine devrait continuer de croître plus rapidement que l’économie européenne à long terme. C’est, entre autres raisons, lié à une croissance nettement plus favorable de la population des États-Unis comparativement à l’ensemble de l’Europe. De plus, je continue de croire que l’économie américaine est nettement plus dynamique, flexible et innovante que celle de l’Europe.

Quant à l’Asie et aux marchés émergents, leur potentiel de croissance est peut-être plus grand, mais les risques le sont également. En outre, l'intérêt des actionnaires n'y est pas toujours prioritaire.

L’expérience des années 1990 m’a appris une chose : mieux vaut payer plus cher pour la qualité que moins cher pour des entreprises de moindre qualité. Or, le marché américain regorge de sociétés de grande qualité. Quels autres marchés que celui des États-Unis nous offrent autant de leaders mondiaux dans des secteurs de pointe? Quelle économie est plus avancée et dominante du point de vue technologique?

Un autre avantage du marché américain est qu’il nous offre de nombreux titres de sociétés globales qui permettent aux investisseurs de participer à la croissance des pays émergents sans s’exposer aux risques qui leur sont associés.

Il existe de nombreuses sociétés canadiennes de grande qualité. Je crois que chaque investisseur canadien devrait leur faire une place prioritaire dans son portefeuille. Mais le marché canadien est notoirement limité en termes de profondeur – il est notamment difficile d’y trouver des sociétés de qualité dans les secteurs de la santé et de la technologie. C’est là que le marché américain, avec sa grande variété, permet à l’investisseur canadien de compléter son portefeuille avec des titres de qualité.

Je lisais récemment un article sur Bloomberg.com dans lequel le célèbre investisseur, Jack Bogle, recommandait aux investisseurs de continuer de favoriser le marché américain à long terme. Selon M. Bogle, l’historique à long terme du marché américain par rapport aux autres marchés internationaux est la preuve que le marché américain est plus attrayant : depuis 1993, le rendement du S&P 500 américain a été de plus de 400 %, alors que celui du marché européen a été de 180 % au cours de la même période et que celui des marchés asiatiques n’a été que de 40 %.

Je suis plutôt d’accord avec M. Bogle : à très long terme, je ne gagerais pas contre le marché américain.

Philippe Le Blanc, MBA, CFA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et chef des placements chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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