À la Bourse comme aux Olympiques

Publié le 24/02/2018 à 10:06, mis à jour le 24/02/2018 à 10:10

À la Bourse comme aux Olympiques

Publié le 24/02/2018 à 10:06, mis à jour le 24/02/2018 à 10:10

BLOGUE INVITÉ. Tous les deux ans, j'éprouve beaucoup de plaisir à regarder les Olympiques. Je trouve que c'est particulièrement stimulant lors des Jeux d'hiver alors que nos athlètes canadiens obtiennent un nombre de médailles franchement impressionnant. Au dernier décompte, nous avions récolté 27 médailles en Corée du Sud, dont 10 d'or, ce qui place le pays au deuxième rang, derrière la Norvège (37) et devant l’Allemagne (26) et les États-Unis (21). Cette récolte de médailles représente un record et une grande source de fierté pour le Canada.

Je lisais justement un article dans le Wall Street Journal cette semaine qui mettait en valeur la stratégie adoptée par le Canada à compter de 2005 et qui avait pour objectif d'augmenter le nombre de médailles que décrocheraient ses athlètes aux Jeux d'hiver de 2010 à Vancouver.

Le Canada avait obtenu un nombre record de médailles à Vancouver: 26, dont 14 d'or. La stratégie adoptée par le Canada était simple, même si elle n'était pas nécessairement correcte politiquement: investir davantage d'argent dans le développement de nos athlètes, mais surtout concentrer ses investissements dans les sports où ils obtenaient les meilleurs résultats et où nous avions les meilleures chances de décrocher des médailles. En somme, la technique était d'investir principalement là où le rendement probable était le plus grand.

Voyez-vous des analogies avec l'investissement? Moi, oui!

En premier lieu, l'investissement intelligent est avant tout une question de calculs froids et objectifs. On investit des sommes importantes dans les titres en lesquels nous avons la plus grande confiance d’obtenir de bons rendements. Si son objectif est de rafler des médailles, pourquoi le Canada devrait-il investir dans les disciplines où il n'a que peu de chances de se démarquer? Mieux vaut se concentrer sur nos disciplines les plus fortes. En Bourse, cela signifie aussi qu’il vaut mieux rester à l’intérieur de son cercle de compétences et investir dans des sociétés que l’on connaît et comprend bien.

Évidemment, cela ne fonctionne pas à tout coup (je pense par exemple au curling des femmes et des hommes), mais c'est essentiellement une question de probabilité.

Deuxièmement, penser à long terme. Le Canada a lancé son programme «À nous le podium» en 2005 et elle en tire toujours des fruits 13 ans plus tard. Parions aussi que les succès de nombreux athlètes dans des sports tels que le patinage de vitesse courte piste et le ski-cross auront créé une synergie et un environnement permettant aux athlètes de ces sports de poursuivre leur domination. Ça me fait aussi penser que lorsque vous détenez le titre d'une société qui se démarque, conservez-le à long terme. Les dynasties se forment régulièrement dans le sport, mais c'est aussi vrai en affaires. Je pense par exemple à nos médaillés du monde des affaires comme que Couche-Tard et Groupe CGI dont les années de succès se comptent en décennies.

Enfin, sur une note plus personnelle, on dit que les succès de nos athlètes canadiens contribuent à attirer de nombreux jeunes adeptes vers ces sports. C'est une très bonne chose et ça devrait contribuer à prolonger la domination du Canada dans ces sports à long terme. Mon souhait serait que nos entreprises canadiennes qui connaissent de grands succès boursiers soient elles aussi des modèles et des sources d'inspiration pour nos jeunes entrepreneurs.

Go Canada!

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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