De la lassitude envers les médias sociaux

Publié le 28/09/2011 à 10:09, mis à jour le 30/09/2011 à 14:53

De la lassitude envers les médias sociaux

Publié le 28/09/2011 à 10:09, mis à jour le 30/09/2011 à 14:53

Les "Buzzwords" - Source : Éric Poirier, Directeur artistique, Transcontinental Interactif

BLOGUE. J’entends de plus en plus parler autour de moi d’une lassitude à propos des médias sociaux. Ceux qui en témoignent ne sont pas que des gens dans le petit cercle du marketing :
- « J’suis fatiguée de ces marques qui envahissent mon fil de nouvelles (« wall »). »
- « Je vais me désabonner (« Je n’aime plus ») comme fan de ces compagnies qui m’envoient juste de la promo »
- « Tanné d’entendre ces buzzwords comme « conversation », « engagement », « stratégies de médias sociaux » ! » (expert en marketing)

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Ces bribes de conversations se sont accumulées jusqu’au point où, récemment j’ai commencé à croire que nous sommes probablement en train de franchir un stade de maturité vis-à-vis des médias sociaux qui sont aujourd’hui très populaires auprès des Canadiens : la proportion d’utilisateurs de Facebook est à 54,7 % de la population totale1 (le plus haut taux de pénétration au monde).

Est-ce que les médias sociaux comme Facebook ou Twitter sont en déclin pour autant? Pas du tout. Pour preuve, Facebook gagne des adeptes encore en 2011 avec un total de 800 millions d’utilisateurs dans le monde (75% à l’extérieur des US), dont 350 millions d'utilisateurs mobiles actifs. Ce que nous sommes en train d’observer toutefois, c’est un déclin des activités sur Facebook auprès de son premier segment d’utilisateurs avant-gardistes : les étudiants universitaires2. Pris comme tel, ce phénomène peut être interprété comme l’indicateur d’un déclin à terme de l’activité globale sur les plateformes de médias sociaux. En d’autres termes, une lassitude croissante.

Vers un utilisateur social plus passif
Selon l’étude réalisée par « Global Web Index » en 2011, il y a eu une baisse non-négligeable de l’activité des étudiants universitaires américains entre 2009 et 2011. En effet, on note un déclin de 15% des activités comme l’envoi de messages à un ami, de la recherche d’un ami et un déclin de 10% de l’adhésion à un groupe notamment. Cette baisse de l’activité a également été mesurée auprès de la population en général, mais à un moindre degré.

Ces résultats étonnants permettent de prévoir qu’au fur et à mesure que les médias sociaux vont être adoptés et utilisés par la population générale, la routine fera son œuvre et l’effet de nouveauté s’estompera graduellement. L’utilisateur aura probablement tendance à devenir plus passif qu’il n’aura été au début de son adhésion aux plateformes comme Facebook.

Est-ce que le terme « médias sociaux » tombera en désuétude?
Les médias sociaux ont contribué depuis 10 ans à l’avancée d’un mouvement déjà en branle durant les années ’90 : la démocratisation du marketing et des communications. C’est en quelque sorte une correction de marché qui s’est effectuée. On est passé de la communication unidirectionnelle à un espace de dialogue. Les gens ne sont plus des consommateurs mais des individus de plus en plus informés qui souhaitent avoir une relation plus authentique avec les entreprises de qui ils achètent les biens.

Cela dit, les médias sociaux ne sont pas une fin en soi mais un ensemble de lieux d’échanges et d’outils de partage qui répondent à un besoin fondamental d’être en société. Chose certaine, on n’entendra plus parler des médias sociaux autant qu’aujourd’hui. Pas qu’ils vont disparaitre. Au contraire, ils feront partie de la vie de tous les jours autant pour le grand public que pour le spécialiste du marketing qui devra les intégrer au cœur de ses opérations.

L’étude de « Global web Index » a aussi révélé d’autres statistiques intéressantes : un déclin du taux de pénétration chez les segments jeunes (16-24 et 25-34) dans plusieurs pays dont l’Allemagne, l’Angleterre, l’Inde, le Brésil et le Canada. Est-ce qu’il faudra prévoir un déclin généralisé des médias sociaux dû à la lassitude? Une histoire à suivre.

Au cours des prochains mois, je vais explorer davantage l’importance du contenu en ligne et d’expérience utilisateur qui sont aussi des piliers du web d’aujourd’hui. Je vais aussi aborder la question publicitaire, notamment en ce qui a trait au marché local (Groupon, Pages Jaunes, Facebook) et la prolifération des réseaux spécialisés tels que LinkedIn et Instagram. 

À mercredi prochain!

Le buzzword de la semaine : SOLOMO (Social Local Mobile), acronyme qui réfère au phénomène de la proximité entre l’individu et le commerçant local par le biais d’applications sociales (ie. Les fonctions de « check-in » dans les applications comme Foursquare), accessibles depuis un téléphone intelligent.

1 Internet World Stats, mars 2011
2 Global Web Index, Wave 5 Trends, 2011

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À propos du blogue "Horizons Numériques"
Nous sommes au cœur d’une révolution numérique où les changements bouleversent le monde du marketing et des communications, et aussi la vie de tous les jours. Comme je suis en général assez méfiant des modes technos (ou « hype »), je garde un regard toujours critique sur les nouvelles tendances qui se créent.
Dans ce blogue, je ferai donc état des tendances dans le secteur numérique et donnerai une perspective critique sur les événements qui se déroulent et les modes technos qui se créent à tous les jours, en les rattachant à des perspectives d’affaires.
Je tenterai aussi de faire des projections d’avenir de temps à autres, question de me « mouiller » un peu. Je vous inviterai à en faire autant. Nous verrons bien avec le temps qui aura eu raison ;-)

J’occupe le poste de directeur principal, stratégie chez Transcontinental Interactif.

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