Un truc ultrasimple pour enchanter vos employés

Publié le 27/01/2015 à 06:09

Un truc ultrasimple pour enchanter vos employés

Publié le 27/01/2015 à 06:09

Les trois professeurs d’économie se sont dit qu’il y avait là matière à réflexion, et se sont attelé à la tâche. Comment ? En concoctant un modèle économétrique visant à expliquer comment il pouvait se faire que des personnes raisonnables puissent dépenser, le cœur léger, des sommes considérables pour des biens non-durables, comme les vacances, les voyages et autres fêtes. Celui-ci partait d’un principe très simple : lorsqu’on se procure un bien, ce dernier est soit ordinaire, soit mémorable. La différence entre les deux ? Un bien mémorable, comme un voyage de noces, est « un bien dont la consommation mémorielle perdure à sa consommation matérielle ». Autrement dit, c’est un bien qu’on garde longtemps en mémoire après avoir été consommé, ce qui n’est pas le cas d’un bien ordinaire (par exemple, vous souvenez-vous vraiment de votre toute première télévision, ou du premier ordinateur portable que vous vous êtes offert ?).

MM. Gilboa, Postlewaite et Samuelson ont donc mis au point un modèle de calcul tenant compte du fait que lorsqu’on consomme un bien, on le fait en cherchant à optimiser notre consommation dans le temps. Et par conséquent, en valorisant, consciemment ou pas, la dimension mémorielle du bien en question.

Résultat ? Le voici :

➢ La puissance insoupçonnée des souvenirs heureux. Plus un bien est susceptible de nous laisser un souvenir impérissable, plus nous sommes a priori disposés à faire des folies pour l’acquérir. Du coup, nous n’hésitons pas, dans ce cas-là, à commencer par le 14 au lieu de l’habituel 10, tout bonnement parce qu’on se réjouit à l’avance de consommer ce qui nous procurera du plaisir encore longtemps. Nous perdons de vue le coût immédiat, pour ne plus avoir en tête que les immenses gains qui vont en découler dans les mois et les années à venir. Nous agissons de manière à enrichir notre mémoire de souvenirs heureux – notez, d’ailleurs, cette tendance que nous avons tous à photographier et à filmer tout et rien lorsque nous voyageons à l’étranger en amoureux ou lorsque nous faisons une sortie inusitée en famille.

Que découle-t-il de cette trouvaille ? Un truc ultrasimple :

➢ Qui entend enchanter le quotidien de ses employés se doit de leur offrir non pas des biens matériels, mais des expériences inoubliables. Par exemple, mieux vaut récompenser l’un d’eux par un week-end, tous frais payés, dans une auberge paradisiaque, ou encore par une excursion en hélicoptère pour assister à un feu d’artifices monumental, que par une prime financière ou par un cellulaire dernier cri d’un montant équivalent. Car l’employé en question va chérir pendant longtemps l’expérience extraordinaire ainsi vécue, et en aucun cas le cellulaire reçu, qui sera devenu quétaine en l’espace de quelques mois seulement.

Voilà. Il ne tient désormais qu’à vous de rendre magique le quotidien de ceux qui vous entourent au travail. Il vous suffit, pour ce faire, de permettre à chacun de vivre quelque chose qui lui laissera des souvenirs heureux – une sortie inopinée en équipe, une dégustation de bières de microbrasserie au bureau un vendredi en fin d’après-midi, etc. –, et le tour est joué.

En passant, l’écrivain belge Anton van Wilderode a dit dans Un chant solitaire : « Tout grandit en se changeant en souvenirs ».

Découvrez mes précédents billets

Ma page Facebook

Mon compte Twitter

 

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...