Un truc cool pour booster la motivation de vos employés!

Publié le 24/08/2017 à 06:32

Un truc cool pour booster la motivation de vos employés!

Publié le 24/08/2017 à 06:32

L'idée, c'est d'avoir du fun... Photo: DR

C'est la rentrée et, clairement, certains ont la tête ailleurs: ils songent à cette épique descente en rafting qui leur a fait boire la tasse; à ces après-midis ensoleillés à alterner pétanque et pastis, sous les platanes d'un village du Midi; ou encore, à ce fabuleux souper aux chandelles, les pieds dans le sable de la plage. Du coup, leur envie de travailler est moribonde. Pis, leur torpeur semble contaminer les autres, découragés à force de n'entendre parler que de vacances extraordinaires, à mille lieues de la routine du bureau...

Comment redonner le coeur à l'ouvrage à vos employés? Oui, comment leur redonner d'un coup le sourire à l'idée de remettre l'épaule à la roue? Mission: Impossible, me direz-vous, convaincus qu'il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre que les souvenirs de vacances se tassent d'eux-mêmes. Eh bien, détrompez-vous! Car il existe bel et bien un truc ultrasimple – cool, même – pour y parvenir.

Ce truc, je l'ai déniché dans une étude intitulée Using a game-of-chance to motivate employee learning: Evidence from the field. Celle-ci est signée par deux professeurs de comptabilité : Khim Kelly, de l'Université de Floride centrale à Orlando (États-Unis), et Alan Webb, de l'Université de Waterloo (Canada), assisté de son étudiant Deltcho Valtchonov. Regardons ensemble de quoi il s'agit...

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Les trois chercheurs ont noté que nombre d'entreprises avaient beau proposer des programmes de formation en ligne à leurs employés, cela ne donnait que rarement les résultats escomptés : trop souvent, les employés inscrits lâchent les uns après les autres; et ce, de manière irréversible. Adieu, dès lors, l'espoir de booster ainsi la carrière des meilleurs éléments! Ce triste constat leur a donné une drôle d'idée : «Et si on transformait ces programmes de formation rébarbatifs en quelque chose de tripant... Cela changerait-il la donne?»

Ils ont ainsi obtenu l'autorisation d'une grande entreprise (dont l'identité n'est divulguée dans l'étude) d'apporter une petite transformation à ses programmes de formation en ligne. Quelle transformation, au juste? Elle consistait tout simplement à:

– Transformer les points gagnés en jetons de jeu. Auparavant, lorsqu'un employé suivait l'un des programmes en ligne, il lui fallait suivre le cours, puis répondre à un quiz visant à vérifier qu'il avait bien compris ce qui venait de lui être enseigné. Chaque bonne réponse permettait de gagner des points, et à partir d'un certain total de points, le cours était considéré comme maîtrisé. Là, la transformation consistait à ne plus faire gagner des points, mais des jetons de jeu.

– Jouer à... une machine à sous! Les jetons de jeu permettaient de jouer à une machine à sous virtuelle. Oui, une machine à sous, un peu comme dans les casinos, où l'on gagne le gros lot quand les trois 7 s'alignent à l'écran. Chaque employé ne pouvait jouer qu'un maximum de 20 jetons par jour, histoire d'éviter toute risque d'addiction. À la clé, la possibilité d'empocher non pas directement de l'argent, mais des cartes-cadeaux valables dans différents commerces de détail (Starbucks, Pharmaprix, HomeSense,...), d'une valeur de 5, 20, 50, 100, 250 ou même 500 dollars.

Amusant, n'est-ce pas? Alors, que s'est-il passé, à votre avis? La transformation a-t-elle suscité le moindre intérêt auprès des quelque 1 500 employés? Hum... Asseyez-vous bien avant de lire la suite:

> Une toute nouvelle motivation. D'un coup d'un seul, la plupart des employés ont retrouvé le goût de se former en ligne. Mieux, ils sont devenus assidus, suivant les cours jour après jour, jusqu'à la fin du programme suivi.

> Une performance décuplée. D'un coup d'un seul, le taux de bonnes réponses aux quiz a grimpé en flèche. Ce qui signifie que chacun a redoublé d'efforts pour répondre aux quiz, motivé à l'idée d'empocher un maximum de jetons.

> Un nouvel engouement. D'un coup d'un seul, les employés se sont mis à enchaîner les programmes de formation les uns après les autres, plus motivés et performants que jamais.

«Nos résultats montrent sans l'ombre d'un doute qu'il suffit d'ajouter du fun – comme une machine à sous virtuelle – aux programmes de formation en ligne pour stimuler l'engagement des employés», résument les trois chercheurs dans leur étude.

Et de souligner : «La motivation et la performance des employés ont été littéralement boostées, en dépit du fait que les chances de gagner une carte-cadeau étaient carrément minimes (moins de 0,2%)».

Autrement dit, l'élément déclencheur de la motivation n'est pas franchement le gain, mais l'espoir de gain. La simple idée d'avoir, un beau jour, la chance de voir apparaître sous ses yeux les trois 7, et par suite, la carte-cadeau de 500 dollars, suffit à redonner le goût de faire des efforts au travail.

Que retenir de tout ça? Ceci, à mon avis :

> Qui entend booster la motivation de ses employés se doit de doter le bureau d'une... machine à sous! Il lui faut installer une vraie machine à sous dans un coin, puis mettre en place un système de récompenses sous forme de jetons de jeu : chaque fois qu'un employé fait un bon coup, il gagne 5 jetons; chaque fois qu'un employé boucle un dossier à temps, il gagne 10 jetons; etc. À la clé, la possibilité – même infime – de décrocher une carte-cadeau. Et le tour est joué!

En passant, l'écrivain britannique John Ruskin disait : «La suprême récompense du travail n'est pas ce qu'il vous permet de gagner, mais ce qu'il vous permet de devenir».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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